Cartographie des flux logistiques: une aide à l’anticipation

L’Observatoire de la logistique (Oblog), créé en 2007, met en place une cartographie annuelle des flux logistiques mondiaux. Fin 2008, les flux de quatre macro-secteurs industriels seront établis: agroalimentaire, matériaux de construction, équipements de transport et de véhicules, équipements et biens de consommation. “La logique des flux dépasse les frontières”, déclare Mario Lima, directeur de Logprofile, qui produit l’Oblog. “Derrière la cartographie, il y a la volonté de travailler ensemble avec les autres pays pour connaître les flux logistiques, les optimiser, les accueillir et, en expliquant ce qui les motive, se préparer aux changements.”

La cartographie des flux est dessinée pour des familles de produits représentatives de chaque macro-secteur, par exemple, les pièces de rechange des véhicules à moteur dans l’équipement de transport. L’Oblog, qui termine la cartographie de cette famille fin avril, a donné ses premiers résultats. Les flux d’importations des pièces à l’intérieur de l’Union européenne des 15 passent à 41 % par l’Allemagne. Cette concentration outre-Rhin se répercute sur deux régions françaises – la Lorraine et la région Rhône-Alpes – qui en “profitent”, en termes de plates-formes, la première, pour les flux entre l’Allemagne et la France, et la seconde, pour ceux entre l’Allemagne et l’Espagne. Si maintenant nous regardons les flux entrants dans l’UE des 15 mais, cette fois, venant de l’extérieur, ils sont captés à 43 % par les pays de l’Est (1,5 million de tonnes sur 3,56). Autrement dit, il existe un flux privilégié pour les pièces de rechange passant par les pays de l’Est puis l’Allemagne.

“La cartographie nous permet d’anticiper les investissements immobiliers”, confie Michel Hugues, directeur général de GSE, qui adhère à l’Oblog. “Nous observons les facteurs qui font évoluer l’activité logistique. Le coût de l’énergie, par exemple, va réduire l’intérêt d’aller s’approvisionner au loin, à cause de son impact sur le prix du transport et sur la production. La part de la main-d’œuvre dans les prix de revient va baisser.” D’où l’attrait des pays de l’Est et de ceux d’Afrique du Nord.

De plus, le recours accru au ferroviaire et à la voie d’eau, prôné par la feuille de route du Grenelle de l’environnement, pourrait cantonner l’emploi du camion aux petits trajets. “Le train et les voies d’eau assurent de longs trajets sans rupture de charges”, souligne Michel Hugues. Pour la même raison, Jean-Claude Bossez, président d’Afilog, également adhérente de l’Observatoire, se demande si “les conteneurs, dont le nombre va augmenter, iront au plus près du client et dans ce cas, comment on doit gérer leur retour au port”. Il pressent également que “la plate-forme logistique de demain (à cinq-dix ans) accueillera des produits manufacturés à 75 % et assurera transformation et finition.”

– 13 % du PIB de l’Union européenne à 25 (15 % dans cinq ans avec l’UE à 27).

– 10 millions d’emplois dans l’UE (France: 1,7 million soit 7,7 % de la population active).

– 2,7 milliards d’euros d’investissements immobiliers en France, y compris les acquisitions de portefeuilles

(1,8 milliard en 2006).

Source: Observatoire de la logistique