Visiblement, le discours très volontariste de Renaud Lagrave, vice-président Infrastructures et Transports de la Région Nouvelle-Aquitaine lors de la 7° journée OFP, le 15 novembre 2017, n’a pas suffi à lever les incertitudes quant au sort de la ligne capillaire fret Niort-Thouars. SNCF Réseau a en effet décidé de fermer cette ligne capillaire fret, la plus importante existant en Région Nouvelle-Aquitaine.
Le gestionnaire du réseau ferroviaire français a non seulement annoncé la fermeture de la partie encore ouverte de la ligne entre Niort et Parthenay au 30 avril 2018, mais aussi et surtout la multiplication par plus de deux du coût des travaux pour seulement 44 des 77 km prévus. Ce n’est pas la première fois qu’une dérive des coûts de rénovation intervient, s’agissant de la remise en état d’une ligne capillaire fret.
Front uni contre la fermeture
La Région Nouvelle-Aquitaine a vivement réagi dans un communiqué publié le 14 février, qui associe le département des Deux-Sèvres, les carrières Roy et Kléber Moreau et l’entreprise Amaltis. Les entreprises concernées et les deux collectivités se disent "constructifs et ouverts à des modifications de leur mode d’exploitation pour permettre le maintien de leur activité", mais "dénoncent l’absence de considération et l’opacité des argumentations techniques de la part de SNCF Réseau pour les acteurs économiques des Deux-Sèvres, sur un projet pour lequel 8,5 M€ ont été réunis par l’ensemble des partenaires".
Au-delà d’une demande de rencontre avec Élisabeth Borne, la ministre des Transports, les partenaires listent trois revendications :
- la réalisation des travaux d'urgence par SNCF Réseau pour que la partie sud de la ligne Niort-Thouars, encore circulée, ne ferme pas en avril 2018 ;
- le lancement des études nécessaires sur la partie nord de la ligne Niort-Thouars, fermée depuis décembre 2015, mais qui fait partie intégrante du projet ;
- la programmation et la réalisation des travaux sur la totalité du tracé.
De mauvais augure pour les prochaines opérations ?
Dans cette requête, il n’est pas fait mention de la prise en compte du surcoût de cette opération. Jusqu’à présent, Nouvelle-Aquitaine s’était engagée pour 4,181 M€, soit 49,2 % du montant de l'opération de régénération. Sur cette somme, 1,46 M€ constituait une avance sur la participation du Conseil département des Deux-Sèvres. La participation de SNCF Réseau ne dépassait pas 10 % de l'enveloppe des travaux, soit 0,85 M€. Enfin, l'État et les entreprises devaient apporter le solde, soit 3,469 M€.
La décision prise par SNCF Réseau et les éventuels nouveaux surcoûts s’attachant à la rénovation des lignes augurent mal de la pérennisation d’autres lignes capillaires fret en Nouvelle-Aquitaine. Il en existe plusieurs dont Agen-Auch, présentée comme une ligne essentielle pour le port de Bordeaux.