Régiorail a bien redressé la barre en 2021. Son chiffre d’affaires a progressé de 15 % par rapport à l'année précédente à 57,5 millions d'euros (M€). C’était d’ailleurs ce qui avait été prévu dans le tableau de marche de l’entreprise ferroviaire en début d’année.
Nouvelles relations
La société filiale du groupe américain RDC (Rail Road Development Corporation) a pu compter sur la dynamique que lui ont apporté de nouveaux trafics. Un second train de transport combiné a, ainsi, été mis en place entre Vierzon et Le Havre pour le compte du groupe Combronde.
Une nouvelle relation a, par ailleurs, été mise en place entre Fos-sur-Mer et l’Italie en partenariat avec Mercitalia. Enfin, pour son client allemand Egger, Régiorail achemine à présent des trains sur Riom-des-Landes au départ de la Lorraine.
Une croissance sur fond d’incertitudes
Le plan de marche 2022 pourrait être la copie conforme de l’année passée puisque la prévision de croissance porte sur 14 %. Cette augmentation de trafic proviendra à la fois de l’augmentation de fréquences sur certaines relations mais aussi de la création de nouveaux trains servant, par exemple, l’industrie papetière.
Pour autant, quelques incertitudes fortes liées aux crises sanitaire et ukrainienne et aux difficultés d’approvisionnement pourraient finalement avoir un impact sur la bonne tenue des trafics.
Le quasi-doublement du coût de l’énergie électrique imposé par SNCF Réseau mi-décembre 2021 a, par ailleurs, donné un mauvais signal aux tenants d’un report modal amplifié. Surtout que cette augmentation sera difficile à imposer à des clients qui avaient déjà établi leurs budgets.. "Nous allons donc tenter de faire de la pédagogie auprès des chargeurs afin de pouvoir récupérer ces 6 à 7 % de marges qui nous manquent à présent", explique Brice Devinoy, président de Régiorail.
Locomotives hybrides en vue
Sur les autres dossiers qui pourraient, le moment venu, constituer des priorités, Régiorail n’annonce pas de développements. Ainsi en est-il de l’opportunité d’une croissance externe pouvant découler, par exemple, de la mauvaise santé d’un concurrent.
Ainsi en est-il également de la possibilité d’optimiser le chargement des trains grâce à l’accueil au sein de ses convois de sections de wagons de tout autre opérateur en exprimant la demande. Cela confirme une fois de plus la difficulté pour les opérateurs français de se coordonner alors que ces partenariats avec des grands européens comme DB Cargo fonctionnent très bien.
En attendant, Régiorail va mettre en œuvre le verdissement de sa flotte de locomotives. L’entreprise ferroviaire pourrait, en effet, s’équiper de ses premières locomotives hybrides de forte puissance à l’horizon 2025. Le différentiel de prix existant avec les locomotives électriques sera compensé par une plus grande polyvalence d’utilisation.