L’actualité autour des remorques non préhensibles en combiné rail-route bat son plein. Après la récente présentation au terminal CFL de Dudelange (Luxembourg) de la technologie NiKRASA, Be Modal a choisi le modèle concurrent R2L pour accroître le report modal. Plus en détail, la filiale du groupe Lahaye Global Logistics met en œuvre depuis le 1er juillet 2024 deux wagons doubles T3000 ainsi que quatre paniers intégrés R2L pour transporter des remorques non préhensibles.
Vecteur de meilleur remplissage des trains
Le principe de ces équipements loués, tout comme les wagons, auprès de la société VTG, est simple. Il s’agit préalablement de positionner directement les paniers intégrés sous la remorque non préhensible pour rigidifier l’ensemble. Puis l’ensemble ainsi formé est chargé sur le train au moyen des traditionnels portiques de levage et autres reach stackers. Une première citerne chargée de produits pulvérulents a ainsi effectué le parcours Rennes-Lille le 17 juin 2024.
Comme l’offre de transport est de quatre remorques par trajet, Be Modal s’attend à ce que le remplissage de la liaison lancée en avril 2023 augmente dans les mois à venir. S’établissant actuellement à 60 %, le coefficient de chargement du train pourrait être ainsi porté à 70 %. Plusieurs clients potentiels ont en effet déclaré leur intérêt pour ce report modal en faveur du rail. Et ce d’autant que ces transporteurs routiers pourront faire acheminer leurs remorques à iso coûts par rapport à la route.
Le P400 toujours en attente
Un autre dossier se hâte lentement, en revanche, celui du P400 (gabarit pour permettre le transport des remorques de 4 mètres de hauteur). Be Modal n’est toujours pas en mesure d’offrir cette prestation, l’un des axes utilisés sur Rennes-Lille n’admettant pas ce gabarit, contrairement au second.
Comme l’explique Christophe Huard, directeur de Rennes Terminal, autre filiale du groupe Lahaye Global Logistics, "nous devons avoir l’assurance que ce gabarit soit bien autorisé sur les deux axes de la liaison avant de le déployer. C’est là l’objet de nouvelles discussions à venir avec le gestionnaire du réseau ferroviaire : SNCF Réseau. En attendant, notre service repose toujours sur trois dessertes hebdomadaires compte tenu de la conjoncture. Cette desserte pourrait cependant passer à cinq allers-retours par semaine courant 2025".
Nouvel OFP à venir
Gestionnaire du terminal combiné de Rennes, Rennes Terminal a aussi déposé un dossier pour devenir opérateur ferroviaire de proximité (OFP). La réponse est attendue début octobre 2024. S’il obtient son certificat de sécurité ferroviaire, le nouvel opérateur – dénommé Rennes Terminal – sera en mesure de devenir autonome pour toutes les opérations de desserte et de sécurité du chantier.
Son champ d’action pourrait par la suite potentiellement s’étendre à l’ensemble de la Région Bretagne dans le cadre du redéveloppement du fret ferroviaire sur ce territoire.