Combiné rail-route : un vif intérêt pour le futur terminal du MIN de Rungis

Le Perpignan-Rungis est actuellement le seul train de fret desservant le MIN de Rungis.

Crédit photo OC
Le lancement par la Semmaris d’un appel d’offres pour la création d’un terminal rail-route sur le Marché d’Intérêt National (MIN) de Rungis a suscité un fort intérêt. Plusieurs candidats sont désormais en lice pour se voir attribuer le contrat au cours du premier semestre 2023.

Le report modal a plus que le vent en poupe. Un autre exemple de ce courant d’intérêt porté, en partie, par la nécessité de réduire les émissions de CO2 pour les transports est constitué par l’appel d’offres actuellement en cours autour de la création d’un terminal combiné rail-route sur le MIN de Rungis.

Plusieurs candidats en lice

Ce nouvel outil à venir est, en effet, révélateur des ambitions de la Semmaris, gestionnaire du MIN de Rungis, autour du report modal. Car il s’agit ni plus, ni moins que de créer un hub ferroviaire pouvant potentiellement accueillir quatre à cinq trains de combiné rail-route par nuit. Ainsi, l’objectif de partage modal avec la route pourrait être rapidement de 20 % en faveur du rail.

Cette volonté de redévelopper l’usage du train, après la relance du train de primeurs Perpignan – Rungis intervenue le 22 octobre 2021, cristallise donc l’intérêt des opérateurs qui sont plusieurs à candidater pour la création du futur terminal développé sur une emprise de 13 hectares.

La désignation de l’opérateur retenu interviendra au cours du premier semestre 2023. Comprenant plusieurs voies d’une longueur suffisante pour éviter d’avoir à couper les trains, la nouvelle installation devrait être mise en service au début de l’année 2026 à l’issue d’un chantier de plusieurs dizaines de millions d’euros.

Un terminal polyvalent

Ouvert aux caisses mobiles, aux remorques P400 et aux trains de fret traditionnels tels que le Perpignan-Rungis dans sa version actuelle (wagons réfrigérés), le nouveau chantier pourrait connaître une montée en puissance sans délai. Car "nous avons identifié quatre axes sur lesquels des trains de combiné rail-route pourraient circuler en saut de nuit : Perpignan-Rungis, Provence-Avignon-Fos-sur-Mer-Rungis, Rungis-Dunkerque pour à la fois réceptionner, par exemple, des bananes provenant des Antilles et expédier des produits périssables vers le Royaume-Uni et. Nous pourrions y ajouter un Sète-Rungis ou encore un Bretagne-Rungis. À l’international cette fois, c’est un Anvers/Rotterdam qui pourrait voir le jour", détaille Benoit Juster, Directeur Exécutif Opérations de la SEMMARIS.

Un apport de trafic complémentaire pourrait, par ailleurs, provenir de l’ouverture du chantier à d’autres flux. Cela répondrait, ainsi, à la délicate problématique de l’optimisation des flux dans les deux sens. Le terminal de Rungis pourrait, par exemple, servir à l’acheminement de produits manufacturés.
Le hub ainsi constitué pourrait, enfin, permettre de répondre à la problématique de la saturation progressive des terminaux combiné de la Région Ile-de-France. Le plus proche se trouve à Valenton.

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