Depuis plus d’un an, un drone de la Poste suisse assure une liaison régulière entre des deux hôpitaux de Lugano situés à quelques kilomètres l’un de l’autre. Jusqu’ici, l’engin a déjà effectué 2 100 allers et retours pour transporter des échantillons de sang entre l’Ospedale Civico et l’Ospedale Italiano, soit une moyenne de 15 allers et retours par jour. En l’espace d’un an, le quadricoptère du constructeur Matternet a gagné en maturité. Le trajet, qui prenait initialement 5 minutes, a été réduit à 2 minutes 47 secondes (contre 25 minutes par la route). Mieux, l’engin volant est désormais officiellement autorisé à voler par temps de pluie. Une autorisation spéciale a été concédée par l’Office fédéral de l’aviation civile. Le drone, qui pèse 9 kg à vide, est en effet piloté sans contact visuel au dessus de zones habitées.
Plus sûr, plus écologique et plus économique
"Ce drone est devenu une composante à part entière de notre quotidien", indique Luca Jelmoni, directeur des deux hôpitaux de Lugano.
Le centre de santé songe déjà à d’autres missions, comme l’analyse d’échantillon de tissu lorsqu’un patient se trouve sous anesthésie sur la table d’opération. Pour l’instant, les médecins doivent envoyer le prélèvement par une ambulance jusqu’à un laboratoire situé à Locarno. Le trajet dure 40 minutes si la voie est dégagée. Un temps très long pour le patient, comme pour l’équipe médicale. "Si ce transport était pris en charge par un drone, nous économiserions beaucoup de temps. Cela signifierait que le patient resterait moins longtemps sous anesthésie, ce qui serait non seulement plus sain et plus sûr pour lui, mais permettrait aussi de faire des économies. L’utilisation d’un drone est aussi pertinente du point de vue écologique", souligne Luca Jelmoni.
5 à 10 vols quotidiens à Zurich
Ce modèle vient d’être dupliqué à Zurich. À partir du 10 décembre, des drones vont transporter pour une durée d’un an des échantillons de laboratoire entre l’Hôpital universitaire de Zurich et le site d’Irchel, situé sur le site de l’Université de Zurich. L’itinéraire de deux kilomètres et demi passera, dans la mesure du possible, par une zone boisée. Les quelque cinq à dix vols quotidiens auront lieu en semaine entre 7 h 30 et 16 h 45 et prendront deux fois moins de temps que la route. "À l’avenir, les drones compléteront de manière judicieuse la distribution traditionnelle des colis et assisteront les factrices et les facteurs, sans pour autant les remplacer. Les transports particuliers, comme les prélèvements sanguins, se situent au premier plan de la logistique de drones de la Poste", indique la Poste Suisse dans son communiqué.
