Fret aérien : le Livre blanc amer des chargeurs

Dans son Livre blanc "Airfreight 2020 and Beyond", l'ESC appelle les commissionnaires de transport mais aussi les agents de handling, les compagnies aériennes et les transporteurs routiers à rehausser leur qualité de service. Transparence des informations, gestion de la sûreté et des surcharges alimentent les insatisfactions.
Vingt ans après le premier Livre blanc sur le fret aérien publié par les chargeurs européens, via l'European Shippers' Council, les attentes formulées sont toujours aussi fortes... voire identiques. Comparés aux services des intégrateurs expressistes, ceux des transitaires disposent à leurs yeux d'importantes marges de progrès. Le fret aérien, qui ne constitue que 0,5 % des échanges mondiaux en tonnage, représente 35 % en valeur. Bien que salué, le développement de standards qualité à partir des années 90 via la plateforme Cargo 2000 est jugé insuffisant. Le manque de transparence et de fiabilité des données sont critiqués, et les déploiements trop lents. Aussi, l'ESC interpelle-t-il l'ensemble de la chaîne du fret aérien pour que ces standards soient adoptés avant 2020. En clair, aller plus loin que l'e-Air Way Bill (lettre de transport aérien électronique) centrée sur la relation transitaire-transitaire et transitaire-compagnie aérienne, pour privilégier une dématérialisation complète de tous les documents accompagnant une expédition. Au moyen d'EDI mais aussi de messages XML et d'accès web, les chargeurs demandent à être mieux intégrés dans la boucle, et exigent des commissionnaires de transport des démarches qui vont au-delà de la seule compilation de données.

Fluidifier les opérations

En matière de sûreté-sécurité, l'ESC s'oppose au 100 % scanning et screening. Ses membres se déclarent prêts à s'investir davantage dans les procédures, quitte à les réaliser eux mêmes dans certains cas. Autre sujet de tension, les différences entre pays sur l'application des règles ainsi que le manque de reconnaissance mutuelle entre régions continentales voire entre pays d'une même zone économique. S'agissant du certificat d'Opérateur économique agréé, aucune amélioration n'est constatée dans la relation de confiance nouée avec les administrations douanières. Pour lutter contre ces difficultés, réduire les doubles contrôles et pertes de temps associées, l'OACI et l'OMD sont présentées comme les structures internationales qualifiées. En passe d'être résolu en France, l'ESC dénonce également les monopoles d'accès aux Cargo Community System (CCS) aéroportuaires.

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