En fin de parcours. Symbole des difficultés du fret ferroviaire, le train des primeurs Perpignan-Rungis a effectué son dernier parcours le jeudi 27 juin 2024. La rotation du vendredi – ce train étant exploité cinq jours par semaine – n’a donc pas eu lieu.
Jouer les prolongations. Saisonnière, son exploitation ne reprendra pas en novembre prochain. Ce train faisait, en effet, partie des vingt-trois flux que Fret SNCF devait céder à la concurrence avant le 1er janvier 2024 dans le cadre de la discontinuité. Le tractionnaire avait, depuis, accepté de jouer les prolongations faute de repreneur.
Travaux au MIN de Rungis. Ce n’était pas là la seule pierre d’achoppement à la reprise de ce trafic. Des travaux d’envergure vont, en effet, être menés sur les installations ferroviaires du MIN (Marché d’Intérêt National) de Rungis.
D’une durée potentielle de dix-huit mois, ils vont permettre de créer un hub ferroviaire en mesure d’accueillir six à huit trains de combiné rail-route par nuit à l’horizon 2030. Soutenue par l’Etat, cette opération mobilisera un investissement de 36 millions d'euros (M€).
Une nouvelle desserte. Pour autant, l’Etat ne baisse pas les bras. En témoigne le nouvel appel à manifestation d’intérêt lancé par le ministère des Transports à la mi-mai 2024. Cette consultation qui devrait être close le 19 juillet prochain prévoit un accompagnement nécessaire par la puissance publique d’une nouvelle desserte à compter du service ferroviaire annuel 2026.
Trop chers en maintenance. Il semble d’ores et déjà patent que si ce train devait être relancé, il le serait sous forme de service combiné rail-route. Les wagons frigorifiques utilisés jusque-là sont quasiment à bout de potentiel et ils coûtent cher en maintenance.
Le handicap du retour à vide. Rappelons ici que ce train qui présentait le handicap de revenir à vide au terminal ferroviaire de Perpignan-Saint-Charles avait été remis sur les rails le 22 octobre 2021.
Preuve alors de l’importance attachée à cette desserte ferroviaire, le premier ministre ainsi que le ministre des Transports avaient assisté, ce jour-là, aux opérations de chargement du train.
38 palettes. Roulant à une vitesse maximale de 140 km/h, ce train était composé de douze wagons frigorifiques remis en état pour l’occasion et loués auprès d’Ermewa. Chaque wagon offrait une capacité de transport de 38 palettes de 1 X 1,20 m, soit l’équivalent d’un camion et demi.
Le tractionnaire du train dont l’exploitation saisonnière s’étendait de novembre à mi-juillet était Fret SNCF tandis que l’opérateur de transport était PrimEver. Enfin, ce sont les grossistes de Saint-Charles qui fournissaient les marchandises transportées composées notamment de fruits du Maroc, de légumes d’Espagne et de salades du Roussillon.