Réindustrialiser et décarboner à Dunkerque et à Fos

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Verkor a choisi la zone grandes industries (ZGI) du port de Dunkerque pour l’implantation de sa première « gigafactory » qui va fabriquer des batteries automobiles « bas carbone ». Arcelor Mittal va décarboner ses activités à Dunkerque et à Fos avec le soutien de l’Etat.

Le début du mois de février 2022 a été marqué par des annonces de réindustrialisation et de décarbonation du côté de Dunkerque mais aussi à Fos.

Le 2 février, l’entreprise Verkor a confirmé le choix de la zone grandes industries (ZGI) du port de Dunkerque pour l’implantation de sa première « gigafactory » qui va fabriquer des batteries automobiles « bas carbone ». La première livraison est annoncée pour juillet 2025.

D’une superficie de plus de 150 hectares, le site retenu pour l’implantation de la « gigafactory » de Verkor « répondra à la demande croissante des constructeurs automobiles européens et internationaux, et à l’accélération du déploiement des véhicules électriques à hautes performances sur le continent européen », précise Dunkerque Port.

La ZGI de ce port est labellisée « site clé en main Choose France » depuis janvier 2020 lors d’un passage à Dunkerque du Président de la République Emmanuel Macron, qui s’est d’ailleurs chargé de l’annonce de l’installation de Verkor dans un entretien à la Voix du Nord à l’occasion d’une nouvelle visite dans la région. Un autre site envisagé près du Havre n’a pas été retenu.

Selon Dunkerque Port : « Le site répond à toutes les exigences d’une « gigafactory » (un mot/concept de Tesla, NDLR) en termes de terrain, de logistique, de capacité énergétique, de proximité des clients, d’accès à une main-d’œuvre qualifiée et d’expansion.

Jusqu’à 1 200 emplois directs et plus de 3 000 emplois indirects pourront être créés au cours de la première phase du projet. La gigafactory de Verkor à Dunkerque fera naître un nouvel écosystème d’acteurs et de solutions pour accompagner le développement de la chaîne de valeur des batteries en Europe ».

Une fois la production lancée, la gigafactory approvisionnera plusieurs clients, notamment Renault Group, suite à la signature d’un partenariat stratégique avec Verkor.

Electricité décarbonée à la place du charbon

Le 4 février, sur le site d’Arcelor Mittal à Dunkerque, c’est le Premier ministre Jean Castex qui a détaillé « le partenariat » entre le groupe sidérurgique et l’Etat pour la transformation de deux sur trois des hauts fourneaux afin de produire de l’acier « en utilisant comme source d’énergie de l’électricité décarbonée, de l’hydrogène, à la place du charbon ». A Fos-sur-Mer, il s’agit de la construction d’un nouveau four électrique. Il est prévu que les nouveaux équipements soient opérationnels pour 2027. Le partenariat et sa feuille de route prévoient aussi le captage du CO2 produit.

« Nous modernisons les deux sites avec l’objectif de faire baisser leurs émissions d’au moins 8 millions de tonnes de CO2 par an en 2030, soit 40 % des émissions industrielles, un tiers des efforts à faire d’ici 2030, et une réduction de 2 % du total des émissions du pays », a indiqué le Premier ministre.

Au total, pour l’évolution des deux sites d’Arcelor Mittal, l’Etat met sur la table 1,7 milliards d’euros issus des montants prévus dans le cadre du plan « France 2030 ». Le montant côté Arcelor Mittal n’est pas connu.

Plus globalement, dans le plan « France 2030 », une enveloppe de 5,6 milliards d’euros a aussi été annoncée, « en plus de ce que l’on fait pour l’hydrogène », afin de concrétiser la décarbonation des industries, plus particulièrement des secteurs de l’acier, du ciment, de la chimie lourde, « secteurs les plus émetteurs », selon Jean Castex.

Le Premier ministre a précisé que le montant de 5,6 milliards d’euros se répartit en « 600 millions pour soutenir la R&D sur les technologies les plus innovantes, 4 milliards pour soutenir le déploiement de technologies nouvelles dans les industries, 1 milliard pour le déploiement de technologies matures comme la chaleur ou l’efficacité énergétique ».

Selon lui, il s’agit de « faire entrer l’industrie dans l’ère de la décarbonation et faire de la France une leader de l’industrie verte ».

Le soutien de l’Etat au projet industriel d’Arcelor Mittal a aussi pour objectif de pérenniser l’emploi (environ 4 000 salariés sur deux sites). L’industriel vise, pour ses sites européens, dont celui de Dunkerque, une réduction de ses émissions de CO2 de 35 % d’ici 2030 et la neutralité carbone à l’horizon 2050. Pour y parvenir, les process vont subir « une rupture technologique majeure », selon Arcelor Mittal. Dans sa prise de parole, le Premier ministre a fait part de la volonté de l’Etat de soutenir les formations nécessaires pour permettre au personnel de s’adapter aux évolutions des métiers.

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