« Nous investissons sur l’ensemble du réseau et dans toutes les régions »

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Les montants des investissements de Voies navigables de France atteignent des niveaux sans précédents. Précisions sur leur utilisation et les objectifs par Benoît Dufumier, directeur général délégué de l’établissement, avec un éclairage sur l’importance du déploiement de la fibre optique pour l’avenir du fluvial. Les investissements de Voies navigables de France (VNF) ont atteint près de 220 millions d’euros en 2020 pour l’entretien et la modernisation des infrastructures, ce qui a permis d’engager des opérations de toutes sortes (voir encadré). Le montant était de 170 millions d’euros en 2019 et va atteindre près de 300 millions d’euros en 2021 et 2022, soit presque un doublement. Cette croissance est rendue possible suite à l’augmentation de la dotation de l’établissement attribuée par l’Etat par l’intermédiaire de l’AFITF, des co-financements des projets fluviaux par les collectivités territoriales et l’Union européenne, ainsi que par l’attribution de 175 millions d’euros de crédits dans le cadre du plan de relance du gouvernement français (« France Relance »). « Le plan de relance est positif et opportun pour VNF. L’objectif que nous avons est de moderniser les infrastructures, de les faire passer à l’ère du numérique, d’être en capacité de répondre aux attentes des usagers d’interaction avec les infrastructures. Certains ouvrages ont des cycles de vie bien avancés, leur régénération est une nécessité préalable à la modernisation. Celle-ci, au-delà de la téléconduite, du réarmement, etc. c’est de l’informatique industrielle pour pouvoir mieux gérer les ouvrages », explique Benoît Dufumier, directeur général délégué de l’établissement.

« Toute la gamme des travaux est possible »

« La régénération et la modernisation des ouvrages se déclinent quel que soient les endroits sans a priori de localisation. Nous investissons sur l’ensemble du réseau et dans toutes les régions. Les seules questions sont celles de l’opportunité et si les travaux sont prêts à être lancés », poursuit Benoît Dufumier.

Il s’agit en effet de répondre à l’impératif du plan de relance : dépenser les montants prévus dans les deux ans impartis pour que la relance fasse son effet rapidement.

« Les types des opérations sont très variés : défense de berge, entretien de porte d’écluse, réfection complète d’ouvrage, changement de barrage, modernisation, téléconduite, automatisation... Toute la gamme des travaux est possible ».

 « Une ambition forte autour de la fibre optique »

Sur les 175 millions d’euros de crédits attribués à VNF dans le cadre du plan de relance, il est prévu d’affecter 40 millions d’euros au déploiement de la fibre optique sur le réseau.

« La fibre optique, c’est un élément de connexion aux ouvrages, c’est le support de la modernisation du réseau. L’objectif est que les 6 000 km du réseau soient équipés d’ici 10 ans. Le plan de relance est un accélérateur de ce développement pour atteindre 3 000 km équipés dans les deux ans. C’est ambitieux mais nécessaire pour entrer dans l’ère de la numérisation. Sans ce support connectique qu’est la fibre optique, notre ambition de modernisation serait incomplet, indique Benoit Dufumier. Avec la fibre optique, on pourra gérer les écluses à distance, sur le grand et le petit gabarit, là où elles sont automatisées pour le réarmement si besoin en lien avec l’usager. Aujourd’hui, le réarmement se fait avec la venue d’un agent. La fibre optique permet également une gestion anticipée du trafic, de mieux gérer l’eau en supprimant des sassées inutiles, un redémarrage plus rapide en cas d’alarme, une connexion pour optimiser la maintenance qui deviendra prédictive grâce aux capteurs installés ».

La fibre optique doit permettre de développer de nouveaux produits et services à destination des usagers de la voie d’eau, de faciliter la gestion des infrastructures, ce qui revient à améliorer la qualité du service rendu (surveillance du réseau, automatisation et téléconduite des écluses et ponts mobiles) ainsi que la performance écologique du réseau. La fibre optique présente un intérêt pour la gestion de la ressource en eau, une autre des missions de VNF, en apportant des informations et données sur le débit, par exemple.

« L’ambition forte autour de la fibre optique constitue un défi en termes de conduite de chantier et de maîtrise d’ouvrage, d’autant plus que d’autres chantiers sont en cours. Une équipe projet est dédiée à la fibre optique. Nous réfléchissons à nous associer à un partenaire/opérateur pour l’entretien et la maintenance. Nous travaillons sur une vision globale de ce projet », précise le directeur général délégué.

Accélérer près de 100 projets

En dehors des 40 millions affectés au déploiement de la fibre optique, le montant des crédits du plan de relance se répartit à hauteur de 40 millions d’euros au développement du transport et de la logistique, de 60 millions d’euros à l’aménagement et au développement des territoires en sécurisant et fluidifiant le trafic des bateaux de plaisance, et de 40 millions d’euros aux actions menées en faveur de la gestion hydraulique, de la sécurité des ouvrages hydrauliques et la préservation de la biodiversité.

« Le plan de relance concerne l’ensemble du réseau et des trafics fret comme tourisme. Son impact peut-être estimé à environ 1 900 emplois directs et indirects sur l’ensemble du territoire. A ce jour (février 2021, NDLR), on peut considérer que 9 chantiers sont démarrés », conclut Benoit Dufumier.

L’établissement précise que le budget du plan de relance mis en œuvre en 2021 et 2022 va permettre accélérer la réalisation de près de 100 projets de maintenance et de modernisation du réseau.

La liste des opérations menées en 2020 et celle pour 2021

L’année 2020 a été marquée par des réalisations visant à favoriser le développement de la logistique fluviale en lien avec la future liaison Seine-Escaut et sa partie française Seine-Nord Europe :

• les travaux de modernisation des écluses de Méricourt représentant un budget de 92 millions d’euros, -le chantier de modernisation du barrage de Poses d’un montant de 39 millions d’euros,

• la modernisation des écluses de Coudray-Montceaux, 5,8 millions d’euros,

• la poursuite de l’opération de remise en navigation du canal de Condé- Pommeroeul, à hauteur de 68 millions d’euros,

• la poursuite des opérations de recalibrage de la Lys (dans le Nord), 46 millions d’euros, -la poursuite des opérations de recalibrage de La Deûle, 42,7 millions d’euros.

En parallèle des opérations listées précédemment, des travaux de fiabilisation du réseau ont été réalisés sur l’ensemble du territoire :

• le lancement du chantier de reconstruction du barrage de Meaux pour 49 millions d’euros ;

• les travaux de maintenance et de confortement du barrage-réservoir de Chazilly pour 12 millions d’euros,

• les travaux de reconstruction de l'écluse de Neuville Day sur le canal des Ardennes pour un montant de 2,6 millions d’euros.

Des opérations ont aussi été menées sur des digues classées, des écluses sur le petit et le grand gabarit (automatisation, remise en état de portes), ou encore des barrages. Il ne faut pas oublier non plus les travaux qui se poursuivent sur le canal de la Sambre à l'Oise en vue de sa réouverture à l’été 2021.

En 2021 pour continuer à soutenir le développement et la régénération du réseau fluvial, il est prévu :

• les premiers travaux de l’opération d’allongement de l’écluse de Quesnoy-sur-Deûle, représentant un budget de 34 millions d’euros, poursuivant ainsi les investissements pour la liaison Seine-Escaut,

• la rénovation des écluses de Gambsheim pour un montant estimé à 32 millions d’euros,

• les travaux de rénovation de l’écluse secondaire de Vives Eaux pour 6,8 millions d’euros,

• la rénovation complète de l’écluse de Nourriguier pour 2,6 millions d’euros,

• des travaux de reconstruction de barrages et ouvrages de prise d’eau et assurant la continuité écologique sur le canal des Vosges pour un budget de 1,5 million d’euros,

• plusieurs projets de confortement de barrages réservoirs ou de navigation pour un montant total de près de 40 millions d’euros : Grand-Rue (Loiret-45), Plessis (Saône-et-Loire-71), Panthier (Côte d’Or-21), Dames et Prégilbert (Yonne-89), Batardeau (Yonne-89), Bouzey (Vosges - 88), Charme (Haute-Marne - 52) et La Mouche (Haute-Marne – 52).

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