Ports de Normandie, propriétaire et gestionnaire des ports de Caen-Ouistreham, Cherbourg et Dieppe, met en avant « une activité en progression en 2021, lui permettant -sauf sur le trafic passagers- de revenir à un niveau proche de l’avant crise sanitaire », dans la présentation des résultats diffusée le 31 janvier 2022.
En 2021, le tonnage atteint 6,25 millions de tonnes, en croissance de +8,68 %. Sur ce total, le Transmanche représente une part de 85 % avec 5,36 Mt (+11,54 %) tandis que l’activité fret conventionnel est de 885 000 tonnes (-5,93 %).
« Des réalités très contrastées » sur le Transmanche
« Le fret retrouve un niveau d’activité proche de 2019. Toutefois, ce résultat recouvre des réalités très contrastées, en particulier sur le Transmanche ».
Celui-ci progresse au global grâce aux échanges entre Cherbourg et Irlande « qui explosent littéralement » avec +198 % et 100 000 poids lourds, « c’est-à-dire presque autant que la totalité des flux cumulés entre les 3 ports et le Royaume-Uni ».
Selon Ports de Normandie, « capitalisant sur ses liaisons historiques et ses opérateurs maritimes en place depuis plusieurs années, Cherbourg a bénéficié des perturbations sur la route traditionnelle du Landbridge rendue plus longue et plus risquée avec le Brexit, pour reprendre une partie de ce flux ».
A l’inverse, les échanges avec le Royaume-Uni reculent de 17 % en nombre de poids lourds (120 000) en raison « d’un surstockage fin 2020 en prévision du Brexit, suivi du « frein Covid » pour la circulation des camions et des chauffeurs, le tout cumulé aux complexités administratives liées au Brexit ».
C’est parti pour un trafic lié aux EMR
Le fret conventionnel est à la peine à cause d’un retrait du secteur agro-alimentaire (- 150 000 t de céréales, engrais, nourriture animale.).
« Cette contre-performance masque toutefois une dynamique soutenue d’autres filières » comme les matériaux de construction (395 000 t, +12,19 %), notamment tirés par la filière bois, les matériaux « dangereux » (explosifs et nucléaire, 4000 t,+55 %), les colis industriels et divers (84 000 t, +313 %).
Ports de Normandie souligne que « la phase d’adaptation des infrastructures portuaires pour accueillir la nouvelle filière des énergies marines renouvelables (EMR) est passée » et un nouveau trafic est désormais réalité (72 000 t, +97 %) grâce à cette nouvelle activité.
« Dans le détail, si le trafic d’éolien terrestre et de la biomasse reste stable, la grande nouveauté de 2021 est le lancement de l’activité EMR sur Cherbourg. Celle-ci va s’accentuer en 2022, avec le démarrage de la construction des champs de Courseulles et Fécamp, en complément de celui de Saint Brieuc ».
Enfin, comme partout, l’activité croisière est à la peine en 2021 (42 000 passagers, 20 escales), à cause de la pandémie et des contraintes sanitaires.