Le nouveau président de l'Union maritime et fluviale de Marseille-Fos (UMF) Alain Mistre a entamé récemment son mandat à la présidence de l'Union maritime et fluviale de Marseille-Fos (UMF) dans un contexte beaucoup plus favorable que son prédécesseur, Jean-Claude Sarremejeanne.
Reprise économique, hausse des volumes, progression de la demande, bond des taux de fret… Après les deux années qualifiées de « complexes » par celui qu'il vient de remplacer, le directeur d'exploitation portuaire et directeur QHSSE de Corsica Linea Alain Mistre aurait pu voir les choses de manière plus sereine pour la place portuaire. Il préfère prendre le taureau par les cornes. Il s'est fixé des objectifs de « développement du business » en continuant de faire croître le fret ferroviaire d'une part, la formation et l'emploi, d'autre part, et, enfin, le vaste sujet de la transition énergétique.
Se coordonner avec les acteurs de l’axe
Quelques jours après les annonces du président de la République Emmanuel Macron lors de sa visite dans la cité phocéenne, Alain Mistre a insisté devant la communauté portuaire : « Le ferroviaire est une priorité pour le développement de Marseille et de Fos ». Pour la desserte de l'hinterland marseillais, il a souligné, à son tour, l'importance du contournement ferré de l'agglomération lyonnaise et la liaison transalpine Lyon-Turin.
Tout comme le chef de l'État, il a évoqué la transformation du grand port maritime en un port fluvio-maritime réunissant Lyon et Marseille. Sur le modèle de Haropa, l'établissement, dont la mission serait de devenir la tête de pont de l'axe Rhône-Saône, selon le président de la République, pourrait porter le nom de « Mafoly », plaisantent certains portuaires locaux.
Concernant Medlink Port, il a indiqué devoir rencontrer prochainement sa présidente, Cécile Avezard, également directrice territoriale de VNF Rhône-Saône, soulignant qu'il est « nécessaire de se coordonner avec de nombreux acteurs ».
De nouveaux trafics
À propos de l'évolution des volumes, il estime que « le trafic conteneurs et le secteur Ro-Ro sont repartis à la hausse, la Corse a retrouvé des niveaux d'activité maximum ».
Sur le Maghreb, il a estimé que les perspectives restent floues. En cause, « l'Algérie qui continue de laisser les acteurs impatients de voir des décisions du pays permettre la reprise du trafic ».
Quant à la croisière, elle monte en puissance, a-t-il ajouté.
Le nouveau président de l'UMF s'est réjoui de la prochaine arrivée à Marseille de « nouveaux trafics de véhicules d'occasion ». Sans livrer davantage de détails, il a indiqué que ces flux transitaient auparavant par Sète et Toulon.
Electricité à quai
Au chapitre de la transition énergétique, Alain Mistre a affirmé qu'il a rencontré des responsables du port de Fos concernant le projet d'installation de quais électrifiés dans les bassins Ouest.
Ces équipements de connexion électrique des navires à quai (Cenaq) permettant de ne pas consommer de carburant marin lors des escales s'élèvent aujourd'hui à quatre dans les bassins Est, a-t-il rappelé. Un nombre auquel il va falloir ajouter dès 2025 deux autres postes dédiés à la croisière.
Autre dossier sur lequel Alain Mistre va devoir travailler, une étude sur l'avenir de la zone de Fos à vingt ans. « Des scénarios émanant des acteurs de la place devront être présentés au GPMM », a-t-il indiqué pour cette étude qui fait suite à celle conduite ces derniers mois pour les bassins Est concernant l'avenir du Ro-Ro.