En 2021, le trafic fluvial des Ports de Sud-Alsace (nouveau nom des Ports de Mulhouse-Rhin, suite à l’évolution de leur gouvernance depuis le 1 juillet) n’a pas connu de rebond à la suite du trou d’air de 2020. Cela n’empêche pas le nouvel exploitant, la Semop EuroRheinPorts, d’avancer sur les projets et les travaux pour l’avenir.
Avec un total de 4,12 millions de tonnes, le trafic fluvial des Ports de Sud-Alsace est resté en retrait de -3 % par rapport à 2020 qui avait marqué un recul de -14 % sur un an. En 2019, avant la crise sanitaire, le trafic avait frôlé les 5 millions de tonnes.Le principal facteur de baisse en 2021 vient des matériaux de construction : pénalisés par les inondations de juillet et les basses eaux de l’automne, leur trafic a reculé de près de 10 %, à 805 800 tonnes.Les engrais, chargés par le site d’Ottmarsheim de Borealis (en cours de cession au groupe EuroChem), ont également diminué significativement, de -26 % (total de 221 500 tonnes), de même que les objets manufacturés (-15 %, à 230 000 tonnes).Les autres postes ont presque tous terminé en hausse, souvent modérée comme les produits pétroliers (+1,5 %, soit 1,12 million de tonnes) ou plus marquée pour les produits chimiques qui ont rebondi de +37 %, à 409 500 tonnes.Les conteneurs se sont redressés de +3,2 % au cumul des modes (74 920 EVP) et de +0,9 % pour les fluviaux à 27 620 EVP, soit un millier d’EVP encore sous le score de 2019.
Une Semop et un plan d’investissements
Le fait marquant de l’année 2021 pour les ports de Sud-Alsace est la mise en place effective de la nouvelle gouvernance avec le nouvel exploitant EuroRheinPorts qui est une Semop (société d’économie mixte à opération unique) regroupant plusieurs actionnaires : le SMO (à hauteur de 51 % soit VNF et des collectivités locales), la Banque des Territoires/Caisse des dépôts 10 %) et l’opérateur économique nommé Alsace Team regroupant Swissterminal et les ports de Marseille-Fos et Haropa.Au quotidien, il appartient à Swissterminal, et à sa filiale sur place Alsace Terminal de mettre en œuvre les objectifs de développement de trafic multimodal inscrits dans la feuille de route de la Semop.Le lancement d’EuroRheinPorts est assorti d’un programme d’investissements de 26,5 millions d’euros sur cinq à six ans qui va d’abord concerner le site de Village-Neuf, afin d’étendre la plateforme pour le vrac (dont une première phase de 2,5 hectares a été ouverte en 2019). La surface complémentaire disponible, de l’ordre de 3,5 hectares, verra son aménagement terminé en avril 2022. Dans le courant de l’année 2023, la zone se complétera d’un mur de quai de 260 mètres de long.Le site est dédié au trafic conventionnel, mais le plan de développement conçoit qu’il puisse basculer vers le trafic de conteneurs.Dans la vision d’Alsace Team, Village-Neuf constituerait le lieu de développement du trafic vrac et, s’agissant des conteneurs, le point d’accueil de boîtes venant du port de Bâle, d’où Swissterminal sera délogé en 2029, en conséquence du déménagement de l’infrastructure portuaire faisant place aux développements urbains 3Land.Plus particulièrement, Village-Neuf pourrait accueillir le dépôt des conteneurs vides, et des services de reefers (conteneurs frigorifiques), de réparation-maintenance et de conteneurs-citerne. A lire le plan de développement de la Semop, Village-Neuf pourrait ainsi traiter 13 000 EVP à partir de 2026-2027 pour monter à 24 000 EVP en fin de concession en 2049, et doubler son trafic vrac pour atteindre 1,3 million de tonnes.