Retour sur Sloww ! salon dédié au tourisme fluvial

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Le salon Sloww ! a eu lieu à Arles les 8 et 9 novembre 2022. Un événement organisé par Voies navigables de France (VNF) tous les deux ans qui permet de réunir les acteurs du tourisme fluvial et « fluvestre » pour des rencontres et échanges sur les priorités actuelles et futures.
« Les éditions précédentes étaient un peu trop régionales avec de nombreux opérateurs locaux. Cette fois, Arles a su accueillir de véritables rencontres nationales du tourisme fluvial. Une édition également conviviale tournée vers l’échange et le contact », retient Frédéric Aviérinos, président du « collège passagers » d’Entreprises Fluviales de France (E2F), à la fin du salon Sloww ! qui s’est tenu les 8 et 9 novembre à Arles et organisé par Voies navigables de France (VNF). Il ajoute : « Malgré deux années de pandémie, le fluvial connaît un nouvel élan, c’est un moyen magnifique pour découvrir des territoires sous un prisme différent. La pandémie a eu pour effet d’inciter les Français à découvrir ou redécouvrir leur pays, les régions à travers des activités touristiques fluviales diversifiées et la dimension « fluvestre », péniche-hôtel, paquebot, « petits » bateaux, vélo, kayak… ». Concernant la saison 2022, il estime qu’elle « a été bonne, aux alentours de 12 à 13 millions de passagers dont 9 à 10 millions à Paris. La croissance est de l’ordre de 5 à 10 % par an ». Pour lui, « 2023 devrait être dans la lignée même si nous avons quelques inquiétudes car la reprise demeure encore fragile. La capacité des fleuves est loin d’être atteinte, le potentiel est important surtout si nous développons cette activité dans les territoires notamment à Bordeaux, Strasbourg, sur les lacs, les canaux et rivières. Nous pouvons parier sur une belle hausse ! ». Concernant de premières tendances pour cette année, selon VNF, « une croissance de +5 % de l’activité des paquebots fluviaux est attendue en 2022 par rapport à 2019 » (année de référence, avant la pandémie). « Sur la Seine, ce chiffre s’élève à +15 % en raison, pour partie, de reports de clientèles initialement positionnées sur le Rhin et le Danube, fortement affectés par la sécheresse ». L’établissement ajoute que « l’été 2022 a vu le retour des touristes étrangers, friands du réseau français, mais aussi la consolidation de la clientèle française acquise durant la crise sanitaire (près de 40% de Français à comparer à 30% avant la pandémie) ». Concernant les loueurs de bateaux fluviaux sans permis, la Fédération des industries nautiques (FIN) indique une progression comprise entre +5 % à +7 % en 2022 par rapport à 2019. Parmi les tables-rondes et ateliers organisés lors du salon, le dynamisme du segment des bateaux-promenades a été abordé (NPI y reviendra dans un autre article) même si, se déroulant en centre-ville, il peut parfois faire l’objet de critiques de la part de riverains et d’une vigilance des élus. Pour le responsable d’E2F : « Le tourisme de masse est un sujet d’actualité. Nous prônons un tourisme fluvial avec des bateaux de petite capacité. L’attente de la clientèle et le souhait des villes résident dans l’exploitation de bateaux écosensibles ». Les acteurs du tourisme fluvial basés à Paris se prépare pour les Jeux Olympiques de 2024, ajoute Frédéric Aviérinos : « Nous sommes impliqués dans la parade d’ouverture des Jeux où 800 000 personnes sont attendues en juillet 2024 à Paris. Cette compétition est une formidable vitrine pour le rayonnement de notre activité dans le monde avec plus d’un milliard de spectateurs. Cependant, ce n’est pas la période la plus porteuse. De l’héritage des Jeux, de nouveaux partenariats et développements pour la filière sont attendus ».

Une pénurie de personnel dans le fluvial aussi

Autre thème abordé lors du salon : les difficultés de la filière fluviale pour attirer, former et fidéliser le personnel, de plus en plus une gageure pour les entreprises dans un contexte où le rapport de force s’est inversé au bénéfice des salariés. La pénurie de main d’œuvre sévit à terre et sur les fleuves. « C’est du jamais vu à ce niveau ! Le nombre d’emplois non pourvus représente entre 5 et 10 % des effectifs de la navigation intérieure. Depuis la pandémie, nous assistons à une bascule. Nous n’avons pas recruté pendant deux ans et nous avons perdu énormément de personnel. Les salariés ont réorienté leur carrière vers d’autres filières. C’est à l’employeur de faire la meilleure offre possible aux candidats. La question de l’attractivité du secteur des transports se pose, tout comme dans les métiers de services », détaille Didier Léandri, président délégué général d’E2F. Depuis la pandémie, le travail serait relégué au second plan, derrière la vie personnelle. Il ne serait plus question de sacrifier soirs et week-end ni d’être éloigné de chez soi. « Notre activité touristique nécessite un investissement important durant la saison et de travailler le samedi. Nous avons déployé, depuis un an, un plan d’actions et mis en place un centre de formation au siège social de l’entreprise en Saône-et-Loire pour intégrer les jeunes dès l’obtention de leur bac pro « maintenance nautique ». Cette formation, de plusieurs mois, porte sur la mécanique, le travail de la coque et la menuiserie », explique Xavier Defrenne, directeur général adjoint des Canalous. L’entreprise de construction et de location de bateaux de plaisance a noué des partenariats avec les lycées professionnels et favorise les parcours d’intégration et promeut le tutorat. Toutefois, une fois le personnel formé, il faut savoir le retenir. « Seulement 20 % des personnes restent dans le métier », déplore Yannick Paturel, directeur d’Agis, qui chaque mois édite 2000 bulletins de salaire pour le compte des compagnies étrangères qu’il représente. Le fluvial en France représente près de 9 000 emplois directs dont plus de 6 000 dans le secteur du tourisme. Des emplois occupés dans la navigation, les postes techniques, la restauration et l’hôtellerie. Enfin, le salon a été l’occasion pour VNF et CNR de lancer officiellement le « club de la croisière fluviale Rhône-Saône ». C’est le premier club français dédié à la croisière fluviale. « Nous avons besoin de renforcer la cohésion entre les opérateurs de croisière et les territoires, d’améliorer la découverte des sites touristiques », a souligné Cécile Avezard, directrice territoriale Rhône-Saône de VNF. Un autre article de NPI reviendra sur les objectifs de ce club qui fédère 52 membres.

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