Retrofit du Maas
Pour l’heure, FPS n’exploite qu’une seule unité, le Maas. Construit en 1998, ce porte-conteneurs fluvial d’une capacité de 208 EVP fait 110 mètres de long sur 11,40 mètres de large. Il opère sur la route reliant Rotterdam à Anvers pour le compte de l’opérateur néerlandais de terminaux fluviaux BCTN, dont la plus grande installation est située à Meerhout, en amont d’Anvers sur le canal Albert. Il retournera vers cette même route après sa transformation planifiée.
L’armement a fait l’acquisition du Maas en janvier 2020 avec l’intention de l’équiper d’un système de propulsion « zéro émission ». « Nous voulons démontrer à l’ensemble de la filière qu’une telle conversion de type retrofit est une option viable dans la navigation intérieure », précise FPS.
Le bateau doit entrer au chantier au troisième trimestre 2021 pour être à nouveau opérationnel avant la fin de l’année. Le coût de l’opération s’élèvera approximativement à 4 millions d’euros. Pour ce projet, FPS bénéficie d’aides venant de l’Europe (Interreg), des pouvoirs publics néerlandais et du port de Rotterdam. FPS précise avoir, en outre, le soutien de BCTN dans sa démarche, notamment par le biais d’un contrat d’affrètement.
FPS et le constructeur naval Holland Shipyards Group optent pour la technologie des piles à combustible à l’hydrogène. « Techniquement et commercialement, c’est la solution optimale. Nous avons étudié les autres options, notamment les moteurs bi-carburants, mais ces moteurs à combustion interne ne sont pas neutres à 100 % en matière d’émissions. A l’heure actuelle, seules les propulsions électriques fonctionnant sur des batteries ou sur des piles à combustible utilisant un hydrogène vert à 100 % permettent d’atteindre le résultat zéro. Mais nous suivons de près les recherches et développements dans les carburants et technologies pour voir si d’autres options émergent ».
Le moteur à combustion interne du Maas fera place à un ensemble comprenant des moteurs électriques, des piles à combustible de type PEM d’une puissance de 825 kW, des batteries lithium-ion pouvant fournir 504 kWh et permettant de stocker l’énergie, et des réservoirs pour l’hydrogène comprimé. Le système de piles, les batteries et les réservoirs tiendront dans des conteneurs 40’ installés dans la cale. Il en faudra quatre au total, ce qui réduit la capacité d’emport du bateau de 8 EVP, mais ce système modulaire peut faciliter leur entretien ou remplacement. Le changement de système de propulsion permettra de réaliser une réduction annuelle des émissions de gaz à effets de serre de l’ordre de 2 000 tonnes d’équivalent CO2.
FPS plaide pour des mesures de marché (comme les contrats d’affrètement à long terme) et des incitations opérationnelles de la part des ports (comme une ristourne sur les droits à payer) pour améliorer la viabilité de la navigation « zéro émission ». L’armement compte aussi sur de nouvelles normes et réglementations et sur l’émergence de nouveaux modèles économiques pour stimuler la transition énergétique.