Par 456 voix pour, 147 voix contre et 49 abstentions, les parlementaires européens viennent d’entériner le vote final de la réforme sur le détachement. "Ce vote est un marqueur politique de cette mandature 2014-2019 (…). En votant en faveur de cet accord, le Parlement européen permet aux travailleurs d'avoir de meilleures conditions de travail tout en assurant une protection nécessaire pour les entreprises", a souligné l'eurodéputée Elisabeth Morin-Chartier à cette occasion.
Sans surprise, le transport attendra
Si l’objectif du texte est d’offrir de meilleures garanties de protection aux travailleurs détachés temporairement dans un autre pays de l'UE sur le principe de "à travail égal, salaire égal sur un même lieu de travail", le transport routier demeure, comme prévu, exclu de ce texte et fera l’objet d’une législation sectorielle incluse dans le paquet mobilité. D’ici là, c’est la version de 1996 de la directive qui continuera de s’appliquer.
Comme lors des étapes précédente, la délégation socialiste au Parlement européen assure qu’elle restera vigilante quant "à l’application de ces mêmes règles au secteur du transport routier : nous ne saurions accepter que les chauffeurs routiers se voient attribuer un statut de soutier par rapport aux autres travailleurs".
Syndicalement, la pilule ne passe toujours pas puisque le même jour au même endroit, la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF) se livrait à une démonstration de force pour dénoncer l’exclusion du transport routier de la directive et dénoncer le paquet routier dans la mesure où elle estime "dangereux de diminuer le temps de repos."