La guerre en Ukraine a de lourdes conséquences sur les transports routiers. La situation est particulièrement tendue au poste frontière de Dorohusk à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, sur l’autoroute qui relie Varsovie à Kiev. 180 camions y attendent de pouvoir rejoindre la Pologne, tandis que 140 sont bloqués dans le sens inverse. Le temps d’attente au poste frontière est estimé à plus de 10 heures, contre 8 à 9 heures au poste de Hrebenne, 130 km plus au sud sur l’autoroute Varsovie/Lviv.
Exemptions
Face aux difficultés sur le terrain, le gouvernement allemand a décidé de la mise en place d’exceptions pour les transports humanitaires, notamment l’exemption du péage autoroutier. Le ministère des Transports a également prié les Länder de lever pour ces transports ainsi que leurs retours à vide l’interdiction de circuler le dimanche et les jours fériés, et dans certains cas de respect des règles sur les pauses obligatoires, afin de faciliter la livraison d’aide humanitaire aux populations ukrainiennes. Les transports de médicaments, de matériels médicaux et d’autres matériels en soutien à la population civile, sont également exemptés de l’obligation de licence.
L’approvisionnement en Allemagne menacé
Autre répercussion de la crise ukrainienne : jusqu’à 100 000 conducteurs ukrainiens désormais mobilisés dans leur pays pourraient rapidement manquer sur les routes d’Europe. Selon la fédération polonaise des transporteurs, un tiers des chauffeurs des entreprises polonaises et lituaniennes sont des Ukrainiens, désormais mobilisés. A raison de 20,5 % de parts de marché pour ces entreprises en Allemagne, ce sont jusqu’à 7 % de conducteurs circulant en Allemagne qui pourraient faire défaut selon les estimations de la fédération des transporteurs allemands BGL. "Il est pour l’instant impossible de dire dans quelle mesure cette situation aura des conséquences pour la sécurité de l’approvisionnement en Allemagne", explique le président de la fédération Dirk Engelhardt.
La fédération allemande de la Logistique et des Transports BLV rappelle de son côté que la moitié des camions circulant en République fédérale sont originaires du bloc de l’Est. "A 90 %, ils embauchent des conducteurs venant d’Ukraine, de Biélorussie ou de Russie. Une détérioration de la situation sécuritaire en Ukraine aboutirait à un effondrement des transports routiers en Allemagne", estime Thomas Hansche, le porte-parole du BLV.