Le Comité national routier (CNR) a publié une étude dressant le bilan des coûts du transport routier en 2017 et livre ses prévisions pour 2018.
Jusqu’à mi-2017, l’activité du pavillon français pour compte d’autrui a enregistré une croissance de 10 % sur 12 mois. Une augmentation qui crée des tensions inédites sur le front de l’emploi puisque les entreprises témoignent de fortes difficultés à recruter des conducteurs alors que les perspectives d’activité restaient encore élevées aux 3e et 4e trimestre.
Des tensions qui se sont aussi fait ressentir sur le front des investissements qui ont, eux aussi, fortement ralenti. En effet, après une croissance de 7,9 % en 2016, les immatriculations de tracteurs neufs ont baissé sur les neuf premiers mois de l’année, pour s’effondrer au 3e trimestre.
Une fiscalité gazole plus lourde
Sur le poste gazole, les deux premiers mois de l’année 2017 ont été marqués par une hausse de 4,6 % pour diminuer de 7,8 % de février à juin et remonter de 5,6 % entre juin et septembre. En 2018, le projet de loi de finances 2018 prévoit une augmentation de la contribution climat énergie qui se traduirait par un relèvement de 3,73 €/hl de la TICPE. Une augmentation supplémentaire de TICPE, liée à la convergence des fiscalités sur les carburants de 2,6 €/hl est également programmée. À eux seuls, ces deux éléments induiraient une hausse du prix du gazole hors TVA de 6,2 %.
Hausse des coûts salariaux
En termes de coûts salariaux, l'exercice 2017 a été marqué par une revalorisation des minimas conventionnels avec l’accord du 7 avril 2017 et prévoyant une hausse de 0,6 % en longue distance et de 0,9 % en régional. Même dynamique pour les indemnités de déplacement revalorisées de 0,6 % depuis le 1er avril suite à l’accord social du 13 mars 2017.
À ce chapitre, le CNR table en 2018 sur une augmentation des salaires de 0,9 % et des indemnités de déplacements de 0,8 %. Autre schéma envisagé par le CNR : des augmentations de salaires et des frais de déplacements de 1,8 % liée à "la pénurie actuelle de conducteurs (qui) pourrait inciter certaines entreprises à pratiquer des augmentations volontaires à leur échelle."
Les coûts de personnel sédentaire et administratif ainsi que ceux des locaux et des services ont respectivement progressés de 0,9 %, 0,9 % et 0,8 %. Une tendance qui se poursuivrait en 2018 puisque le CNR retient une hausse de 1 % des coûts indirects de structure, hors personnel sédentaire, correspondant au taux d’inflation moyen retenu dans le cadre du projet de loi de finances 2018.
Une relative stabilité
Sur le poste coût de détention de matériel, le CNR mesure toujours l’impact de l’entrée en vigueur de la norme Euro VI au 1er janvier 2014, qui semble avoir généré une inflation de 10 % des prix des véhicules neufs. Néanmoins, son impact semble dilué dans le temps par le renouvellement des véhicules (19 % du parc par an). Pour 2018, cette tendance devrait se poursuivre.
De leur côté, les coûts de pneumatiques et entretien réparation ont respectivement augmenté de 0,7 % et 1,3 % et devrait continuer d’augmenter de 1 %. Enfin, l’usage des infrastructures (péages et taxe à l’essieu), ont été revalorisés de 1 % au 1er février 2017 tandis que la taxe à l’essieu est restée identique. Des hausses de péages sont attendues pour le début de 2018 mais rien n’est encore arrêté. Pour autant, le CNR prévoit une hausse de 1,5 %.