Des remontées de terrain aux urnes, il n’y a qu’un… manifeste. C’est en tout cas le parti pris par la Fédération nationale des transports routiers qui vient de publier ses propositions destinées à interpeller les candidats en lice pour les élections européennes. En amont, la FNTR s’est livrée à un travail d’enquête auprès de ses membres. "Nous avons donné la parole à nos professionnels : quelle est leur réalité aujourd’hui ? Quelles sont leurs difficultés, leurs atouts ? Qu’attendent-ils de l’Europe ? Comment défendre leur métier dans une Europe plurielle ?", souligne-t-elle dans son document.
Paquet mobilité et détachement
Sans surprise, la régulation sociale et fiscale figure en bonne place de ses propositions. Une thématique qui a récemment connu un tournant important avec le vote du Paquet mobilité au Parlement. "Une réelle victoire pour les transporteurs français après des mois, voire des années de travail en collaboration avec ses homologues notamment allemands et nordiques", rappelle la FNTR.
Pour autant, le parcours législatif du paquet mobilité n’est pas encore terminé puisqu’il doit encore être soumis au vote du Trilogue. Et c’est sur le versant détachement que la fédération reste mobilisée puisque "le texte sur le détachement prévoit d’exclure les opérations bilatérales comportant une à deux opérations de chargement et déchargement sur l’aller ou le retour quand la version 2 du chronotachygraphe sera disponible", indique-t-elle.
Contrôle et transition énergétique
En matière de contrôle, la FNTR défend la mise en place d’une division dédiée au transport routier international dans la nouvelle Autorité Européenne du Travail. "Après de longues négociations sur cette proposition originaire de la Commission, le Conseil de l’Union européenne et le Parlement européen ont trouvé un terrain d’entente le 14 février 2019. Le règlement qui en définira les contours doit encore être adopté formellement, mais la nouvelle Autorité a donc toutes les chances de voir le jour dans l’année", explique le manifeste.
La transition écologique semble avoir également inspiré la fédération. Sur cette problématique, elle milite notamment pour la création d’un fonds dédié au financement pour le transport routier, dédié aux PME/TPE. "Ce fonds devra également assurer des investissements collectifs que ce soit en matière de R&D (pile à hydrogène, etc.) ou encore d’infrastructures (avec un maillage d’avitaillement qui répond au nouveau mix énergétique)."
La voie de la transition digitale
Enfin, d’une transition à l’autre, celle liée à l’environnement digital n’est pas en reste. En effet, la FNTR encourage à une standardisation du langage des API "pour assurer l’interopérabilité, diminuer le coût des solutions d’échanges", mais aussi à une "reconnaissance de l’échange sécurisé de données numériques en remplacement de l’échange de documents numériques dans la relation inter-entreprises. En outre, elle propose aussi de légaliser la reconnaissance des données numériques, de faciliter et simplifier l’accès à la signature électronique qualifiée "en créant des profils numériques de transporteurs sur la base des informations légales disponibles."