Aux États-Unis, DHL a été l’une des premières entreprises à se positionner sur le camion électrique de Tesla et ce choix pourrait s’avérer vite rentable. C’est ce qu’a confié à Reuters Jim Monkmeyer, président de la branche Transport de DHL Supply Chain North America. L’expressiste a commandé 10 camions afin de pouvoir les tester dès 2019 et le surcoût d’achat pourrait s’amortir assez rapidement. "D’après nos estimations, ces camions pourront s’avérer rentables au bout d’un an et demi d’utilisation, grâce aux économies réalisées sur le poste de carburant ainsi que sur les coûts de maintenance", a déclaré Jim Monkmeyer. Sur ce dernier point, il met en avant la moindre complexité des moteurs électriques, avec un nombre de pièces plus réduit.
Passer des pompes aux "mégachargeurs"
Pour autant, DHL ne compte pas gonfler le nombre de semis commandés. Car si le groupe considère qu’un camion électrique peut s’avérer compétitif sur le diesel à l’usage, il continue de s’interroger sur l’infrastructure de recharge. DHL se demande en effet comment passer d’une organisation avec des pompes de carburant aux dépôts à une infrastructure avec des "mégachargeurs", capables de redonner une autonomie de 600 km en 30 minutes.
Tesla travaille actuellement avec ses plus gros clients, comme Anheuser-Busch, PepsiCo ou UPS, pour construire leurs propres terminaux de chargement. Cette stratégie, si elle sécurise les approvisionnements aux dépôts, restreint cependant les camions électriques à des tournées régulières et maîtrisables (d’un point de vue autonomie). Difficile, dès lors, de les lâcher en pleine nature.
Un facteur limitant
"La question clé repose sur le réseau de recharge disponible, ainsi que sur la façon dont il sera maintenu et implémenté. Il faut pouvoir compter rapidement sur un véritable maillage à travers l’Amérique du Nord et partout dans le monde", estime Jim Monkmeyer. Tant qu’il n’y aura pas de réponse, il sera difficile de s’engager davantage, c’est un facteur limitant, juge-t-il. En plus de Tesla, DHL indique étudier la possibilité de recourir à d’autres constructeurs pour disposer de camions électriques.
En Allemagne, l’entreprise va produire cette année 2 500 camionnettes électriques StreetScooter, en collaboration avec Ford.