DB Schenker veut jouer un rôle de leader sur les camions décarbonnés et autonomes. L’opérateur allemand a annoncé le 6 novembre dernier qu’il commençait à utiliser des navettes autonomes développées par la start-up suédoise Einride, sur son site logistique de Jönköping, situé dans le sud de la Suède. Pour l’occasion, les partenaires se sont associés à l’opérateur telecom Telia et Ericsson pour l’installation de la 5G, nécessaire à l’envoi continu de données. Le T-pod d’Einride, long de 7 mètres, peut emporter jusqu’à 15 palettes standard avec un poids total de 20 t une fois chargé, pour des trajets d’environ 200 km (batterie de 200 kWh).
L’engin ne possède pas de cabine mais reste supervisé à distance par un opérateur qui peut en prendre la main. "Ne pas avoir la cabine de conduite permet d’utiliser un plus petit véhicule, une plus grande capacité de chargement, une plus grande flexibilité, ainsi que des coûts de production et d'exploitation en baisse", indique DB Schenker dans un communiqué. L’opérateur souhaite coordonner une flotte de plusieurs T-pods par un système de routage intelligent, afin d’optimiser les temps de livraison avec le cycle de recharge des batteries. Le T-pod peut rouler constamment, sans pause ni sommeil à respecter. .
Bientôt sur voie publique
"Chez Schenker, nous travaillons à toute vitesse sur la logistique durable et innovante, un domaine où la conduite autonome deviendra de plus en plus importante", a expliqué Jochen Thewes, le Pdg de DB Schenker. Les deux partenaires entendent bien être les premiers à lancer un camion autonome entièrement électrique sur la voie publique "dans un avenir proche" et probablement avant la fin de l’année à précisé M. Thewes. Cette première sortie sur route devrait permettre de rallier deux bases logistiques suédoises de DB Schenker, mais d’autres expérimentations devraient être conduites dans d’autres pays. Pour l’opérateur, c’est une façon de "redéfinir les règles de la logistique".
À ce sujet, DB Schenker prend le contre-pied des constructeurs de poids-lourds, qui par l’entremise de l’ACEA, ont fustigé la récente demande de baisse des émissions de CO2 imposée par Bruxelles. Le groupe allemand milite pour des objectifs ambitieux, en phase avec la décision du Parlement européen qui vient d’approuver d’augmenter l’objectif de réduction des émissions de CO2 pour 2025 de 15 % à 20 %, et le dépassement de l’objectif initial pour 2030 de 35 %. L’ensemble de la flotte de DB Schenker devrait être électrique pour les moins de 3,5 t d’ici 2030 (et 50 % pour les moins de 7,5 t).