Si, lors du dernier salon CES de Las Vegas, Valeo a présenté sa toute dernière innovation, Daimler a, de son côté, jeté un coup de froid sur le platooning. Le constructeur allemand n’y croit plus et a déclaré qu’il cessait ses investissements dans les convois de camions, se montrant sceptique sur les gains de cette opération. "Nous testons cette technologie depuis des années, en particulier aux États-Unis, et les résultats montrent que les économies de carburant, même en conditions parfaites, se révèlent moins bénéfiques que prévu. Ces économies se voient encore diminuées lorsque le peloton se déconnecte et les camions doivent accélérer pour se reconnecter", constate le constructeur.
Des camions autonomes de niveau 4
Face à l’absence d’intérêt commercial de la part de ses clients, Daimler préfère mettre ce projet sur la touche au profit du camion autonome.
Le constructeur vient de débloquer une enveloppe de 500 millions d'euros qui sera dédiée à la mise sur le marché de camions autonomes de niveau 4 d’ici dix ans (SAE 4, une autonomie complète sans intervention du conducteur du début à la fin dans une zone dédiée).
Le niveau 2 dès 2019
Le groupe allemand, qui proposera bientôt des camions de niveau 2, entend sauter ensuite directement au niveau 4, en faisant l’impasse sur le niveau 3 qui permet une automatisation sous certaines conditions (par exemple dans les embouteillages).
"Les camions hautement automatisés (niveau 4) améliorent la sécurité du trafic grâce à une redondance des systèmes de sécurité et de capteurs, qui ne sont jamais fatigués ou victimes d’une perte de l’attention. Car la grande majorité des accidents sont dus à une erreur humaine", souligne Martin Daum, le patron du groupe.
Privilégier les périodes nocturnes
Le niveau 4 permettra d’améliorer la productivité en faisant rouler des camions 24h/24, en privilégiant les périodes nocturnes à faible trafic. Un aspect qui aura toute sa pertinence alors que le volume mondial de fret routier devrait plus que doubler entre 2015 et 2050. Mais pour cette année, Daimler commencera par lancer sur le marché américain la dernière version de son camion grand routier Freightliner Cascadia avec niveau d’autonomie de niveau 2 (SAE 2, le véhicule peut exécuter seul certaines tâches sous le contrôle du conducteur ).
Soit le premier camion partiellement automatisé du marché nord-américain. Pour l’Europe, le nouvel Actros, dont la production démarrera cet avril, sera également doté d’une autonomie de niveau 2 à travers l’Active Drive Assist, capable d’accélérer et de freiner de manière autonome, mais également de maintenir le véhicule sur sa voie et de négocier des virages à haute et basse vitesse.