Le projet Cargo sous terrain (CST) est-il viable ? Le Conseil fédéral suisse désire savoir si ce projet démentiel dispose du soutien financier nécessaire. Soutenu par un consortium d’entreprises privées, CST vise à transférer une partie du transport de marchandises routier dans un réseau de tunnel sous-terrain.
Un premier tronçon, long de 70 kilomètres, doit être construit entre les grands centres logistiques de Härkingen et Zurich pour un coût estimé à 3 milliards de francs suisses (2,5 milliards d’euros). Le gouvernement suisse, sondé pour la première fois sur ce projet en novembre 2016, avait décidé de faciliter ce projet à condition de ne pas verser un centime d’argent public.
Un appui suffisant du secteur
Mais avant de donner son aval, Berne a décidé de consulter les milieux politiques et économiques. La consultation durera jusqu’au 10 juillet 2019 et doit permettre de s’assurer que les porteurs du projet renforcent leur engagement financier, tout en augmentant la part des investisseurs suisses au niveau de l’actionnariat. "Le Conseil fédéral ne sait pas encore définitivement si CST remplit toutes les conditions imposées en 2016 et si le projet trouve un appui suffisant du secteur des transports et de la logistique. En fonction des réactions, le Conseil fédéral décidera s’il continuera à soutenir le projet CST et la création d’une base légale", justifie le gouvernement suisse dans un communiqué.
Panalpina a rejoint le consortium CST est porté par près de 30 partenaires, dont le groupe chinois Dagong, La Poste Suisse, Swisscom, Virgin Hyperloop, des instituts financiers ainsi que les groupes de la grande distribution Coop et Migros. En février dernier, le groupe de transport et logistique Panalpina a rejoint le consortium au côté de l’Aéroport de Zurich.
Deux fois le prix d'Eurotunnel
La phase de planification, prévue jusqu’en 2023, devrait déboucher sur la construction d’un tunnel à trois voies, opérationnel à l’horizon 2029. Les marchandises circuleraient alors sur des chariots automatisés circulant 24 h sur 24 à une vitesse d’environ 30 km/h.
Aux points d’accès, des ascenseurs devraient permettre de charger ou de décharger des marchandises de manière entièrement automatique puis de les injecter dans le réseau de desserte fine. Le projet prévoit au final le percement de plusieurs voies, pour un total de 370 km à travers toute la Suisse (d’ici 2045) pour un coût total de 33 milliards de francs suisses (29 Md€). Soit deux fois le prix d’Eurotunnel.