Espagne : la CETM plaide pour la poursuite du dialogue avec l’État

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Ovidio de la Rosa, CETM Espagne

Ovidio de la Rosa, président de la CETM, lors de son discours à l'assemblée générale de la CETM.

Crédit photo DR
À un peu moins d’un mois des élections législatives anticipées du 23 juillet prochain, la CETM (Confédération espagnole du transport de marchandises), la principale organisation du TRM espagnol, a demandé que l’agenda de travail en cours soit maintenu, indépendamment du résultat des élections.

Lors de son discours devant l’assemblée générale annuelle de la CETM, le 28 juin dernier, à Madrid, le président, Ovidio de la Roza, a tenu d’abord à « reconnaitre le travail intense réalisé par le ministère des Transports » au cours des trois dernières années.

Plusieurs réformes décisives ont été concrétisées à la suite des négociations entre le ministère et les organisations professionnelles représentatives, réunies dans le cadre du Comité national du transport routier (CNTC) : la loi sur les délais de paiement, l’interdiction de la participation des conducteurs de véhicules de plus de 7,5 tonnes aux opérations de chargement et de déchargement des marchandises, la réduction des temps d’attente dans les zones logistiques, l’introduction d’une clause de révision des prix du carburants, les aides à la profession, la ristourne de 20 centimes d’euro sur le prix du gazole, etc. Un véritable dispositif de concertation, basé sur des réunions régulières entre le ministère et le CNTC, a été mis en place

Un plan d’action

Le fait nouveau est que le calendrier politique s’est soudainement accéléré. À la suite de la déroute du Parti Socialiste aux élections municipales et régionales du 28 mai dernier, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a convoqué des élections législatives anticipées le 23 juillet. Première conséquence : l’arrêt du processus législatif, le parlement ayant été dissous. Ainsi, par exemple, la discussion d’un texte crucial, le projet de loi sur la Mobilité durable, a été paralysée du jour au lendemain.

Traditionnellement, la CETM, comme les autres organisations du TRM espagnol, est strictement apolitique. Mais Ovidio de la Roza s’est inquiété du « manque de visibilité du TRM dans les programmes des partis politiques » alors qu’il reste beaucoup de pain sur la planche. La Confédération leur a adressé un « Plan d’action » : il s’agit d’ « un agenda de travail approfondi » qui reprend les dossiers brûlants que devront traiter les futurs responsables du ministère des Transports : la pénurie de conducteurs (estimée à 30 000 postes selon le ministère) et la nécessité d’améliorer le système de formation, la création d’aires de repos, la modification des poids et de dimensions, la réforme de la sous-traitance, la digitalisation, les péages, etc.

Une feuille de route pour la transition énergétique

Mais le sujet le plus préoccupant concerne la transition énergétique. « On ne sait pas à quoi s’en tenir, ni quel type de camion il faut acheter » a déclaré Ovidio de la Roza. Surtout, les transporteurs espagnols s’insurgent contre le choix forcé en faveur de l’électrification, actuellement impraticable sur les longues distances, à l’international mais aussi en Espagne, entre deux villes éloignées l’une de l’autre. En cause, l’offre encore faible et le coût élevé des camions électriques ainsi que le nombre insuffisant de bornes de recharge opérationnelles.

La profession plaide pour la neutralité technologique et en particulier un usage accru des éco-carburants (biocarburants et e-fuels), directement utilisables dans les moteurs actuels et à moindre impact sur le climat. Ovidio de la Roza a insisté, sur la nécessité de mettre en place une « feuille de route » de la transition énergétique, comportant notamment des délais raisonnables et des aides suffisantes « faute de quoi il sera impossible de rénover le parc de véhicules ».

Le secrétaire d’État aux Transports, David Lucas, a clôturé la réunion en réitérant l’engagement du gouvernement en faveur de la profession, matérialisé notamment par les différents programmes d’aides (rénovation du parc, formation, digitalisation, etc.). Son successeur devrait continuer sur la même voie.

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