Après l’ouverture de Transpolis cet hiver, un nouveau site d’essais pour véhicules autonomes et connectés (en 5G) a été inauguré le 17 juin à Linas-Montlhéry. Créé par l’UTAC-CERAM, il s’appelle Teqmo, en référence aux technologies et à la mobilité. Il comporte de multiples environnements, y compris un tunnel, ce qui est exceptionnel sur un site d’essai. À l’occasion de cette inauguration, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances a rappelé à propos de l’industrie automobile que « les cartes sont rebattues à une vitesse absolument stupéfiante et que nous n’avons plus le temps d’attendre ». Il ajoute : « Deux révolutions sont en cours : la révolution de la motorisation électrique et la révolution du véhicule autonome. Nous sommes en passe de réussir la première – avec un peu de retard mais nous avons mis un coup d’accélérateur. Sur la seconde, en revanche, nous faisons confiance à Anne–Marie Idrac* pour nous mettre l’épée dans les reins et garantir que les choses avancent. Nous avons pris du retard et il faut le rattraper. Sur les batteries électriques, vous savez que nous avons décidé de créer la première filière européenne de batteries électriques. Nous l’avons fait à la demande des industriels automobiles, qui nous ont dit : “Nous ne pouvons pas continuer à dépendre de la fourniture de batteries électriques produites par la Chine ou par la Corée du Sud.” Demain, la valeur d’un véhicule, pour la moitié, voire les deux tiers, résidera dans le système de guidage et dans les batteries électriques. Si vous perdez la valeur, vous perdez l’industrie et les emplois qui vont avec. Il était donc indispensable pour notre indépendance technologique, pour notre indépendance stratégique, que nous réalisions nos propres batteries sur le sol européen. Et c’est le choix que nous avons fait avec notre partenaire allemand : être indépendant. » Pour les batteries, la première usine pilote ouvrira en France dès 2020 selon la déclaration du ministre. Celui–ci a qualifié toute domination technologique mondiale de « dangereuse » et dit sa détermination à combler le retard de la France en matière de conduite autonome. À contre-courant du french bashing ambiant, il a fait part de son admiration pour l’usine de composants électroniques STMicroelectronics, qui trouve son origine dans le rapprochement de l’italien SGS (Società Generale Semiconduttori) avec le français Thomson Semiconducteurs.
* Anne-Marie Idrac, ancienne secrétaire d’État aux transports, est actuellement la haute représentante pour le développement des véhicules autonomes