Transfollow mise sur la conformité et sur l’interopérabilité

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Avec l’émergence d’un standard UN/Cefact, la lettre de voiture électronique (eCMR) s’accommodera des systèmes hétérogènes qu’utilisent les acteurs de la chaîne logistique. Parmi les écueils que doit encore surmonter l’eCMR, son adoption par l’Allemagne et la standardisation de sa signature électronique ne sont pas des moindres. Afin d’atteindre universalité et interopérabilité pour sa solution eCMR, Transfollow travaille en étroite collaboration avec les associations professionnelles nationales.

Les solutions de lettres de voiture électroniques (eCMR) doivent se conformer aux cadres légaux nationaux et internationaux. Sur ce dernier point, une convention a été signée dès 1956 à Genève. Un protocole additionnel a été ajouté en 2008 afin de tenir compte des contraintes du monde numérique, notamment pour ce qui concerne la signature électronique. Chargeur et réceptionnaire devraient donc être équipés pour la signature électronique. S’ils ne le sont pas, la « signature sur vitre » reste possible.

Le signataire doit être identifié de manière unique. Après la signature, le système doit assurer la non-répudiation du document ainsi que l’impossibilité de le modifier. Or, il n’existe pas à ce jour de standard concernant la signature électronique de l’eCMR. Il n’y a pas davantage de standard quant à la technique à appliquer afin de garantir la non-falsification du document. Dans ce but, Transfollow a travaillé aux Pays-Bas à l’intégration de l’eCMR à une blockchain afin d’assurer l’absolue traçabilité des modifications de ce document. À ce jour, ce dispositif en est encore au stade de « preuve de concept » et n’est pas réellement déployé. Le principe « blockchain » est aujourd’hui un moyen solide afin de garantir qu’un document n’a pas été modifié depuis son émission, ou pour suivre précisément ses modifications.

Une jungle de réglementations locales et de ratifications tardives

Parallèlement à la CMR internationale, des dispositions réglementaires, complémentaires et spécifiques sont maintenues par les États. Il s’agit de la lettre de voiture en France ou de la « carta de porte » en Espagne, entre autres. Dans notre pays, il est par exemple prévu que le document dématérialisé puisse être transmis instantanément à l’agent chargé du contrôle. Afin d’offrir aux professionnels une solution adaptée aux multiples contraintes réglementaires, Transfollow collabore avec les associations professionnelles de chaque pays, par exemple avec la FNTR en France, mais aussi avec TLN (Transport en Logistiek Nederland) aux Pays-Bas, entre autres. Le premier objectif de cette démarche est la création d’eCMR et de documents nationaux où toutes les informations obligatoires sont à la fois présentes et clairement exprimées.

C’est principalement la non-ratification du protocole additionnel par certains pays qui bloque la généralisation de l’eCMR en interdisant la reconnaissance de la valeur des documents dématérialisés. Ce protocole est déjà ratifié par 20 pays où la solution Transfollow est déployée (Belgique, Espagne, France, Luxembourg, Pays-Bas, etc.) ou bien en cours de déploiement. À l’échelle européenne, il y a encore quelques trous dans la raquette, et non des moindres puisque l’Allemagne, l’Italie, la Grèce, la Pologne et le Portugal poursuivent leur analyse du protocole additionnel. En d’autres termes, l’eCMR y est pour l’heure inutilisable. Cependant, les travaux ministériels en cours en Allemagne et en Pologne doivent mener à une ratification prochaine, vraisemblablement en 2019 pour la Pologne. En France, GedMouv inclut la lettre de voiture électronique à une proposition plus globale de traçabilité et de gestion des tournées. On trouve là l’une des alternatives à Transfollow qui a été initialement développée au Bénélux où le marché de l’eCMR est porté par de multiples acteurs qui sont parfois d’envergure modeste. Cette situation locale est favorisée par la mise en place d’une autorité de contrôle qui crédibilise l’eCMR.

Améliorer la qualité des données et réduire les coûts

Les clients de Transfollow sont des entreprises de transport qui souhaitent être proches de l’innovation afin d’éviter de subir l’eCMR lorsqu’elle sera finalement imposée par la réglementation dans un contexte général de numérisation et de recherche de traçabilité. Le donneur d’ordre a naturellement un rôle incitateur quant à l’adoption de l’eCMR. Pour les acteurs de la chaîne logistique, l’eCMR a l’avantage d’éliminer le papier ainsi que les risques de perte et d’erreur qui lui sont associés. Cette suppression du document matériel entraîne une réduction du temps administratif consacré à la création, à la distribution, au traitement et à l’archivage du document. La dématérialisation et l’intégration automatisée des données à l’informatique de transport accélère la facturation et permettrait un gain de dix jours puisque la facturation par le transporteur nécessite une preuve de livraison. « Devoir passer d’une application à une autre est un fort facteur de rejet par le chauffeur. Il est donc souhaitable que la mission de transport et la lettre de voiture soient traitées par la même application. Dans ce but, Transfollow est susceptible d’être intégré à l’informatique embarquée des transporteurs », déclare Alexis Perinet-Marquet, directeur produit chez Viatrans, qui est propriétaire de la solution e-CMR Transfollow. Or il y a aujourd’hui, une très grande diversité et hétérogénéité des systèmes informatiques dans les entreprises de transport et de logistique. Donneurs d’ordre, transporteurs successifs et réceptionnaires ont tous un environnement logiciel spécifique. La lettre de voiture doit pouvoir être transmise facilement à tous les acteurs. Dès sa création, Transfollow a mis en place des interfaces permettant les échanges avec les ERP, TMS et WMS ainsi qu’avec des solutions propriétaires. Le but est de disposer en permanence de la version à jour de la lettre de voiture dans chacun de ces systèmes. Cette intégration est réalisée au moyen d’une API mise à la disposition de tous les acteurs qui souhaitent se connecter à Transfollow. Cette API évolue fréquemment afin d’accompagner le marché, et une équipe de support pallie l’éventuel manque d’aptitude des entreprises partenaires à inclure Transfollow dans leurs flux d’informations. Fournisseur de conseils, cette équipe de support est également un moyen efficace pour suivre la réalité du terrain quant à ses besoins, demandes et systèmes en place.

Lors de la création d’une lettre de voiture numérique au sein de Transfollow, toute l’information est dématérialisée en respectant le format UN/Cefact (United Nations Centre for Trade Facilitation and Electronic Business). Récupérée par les systèmes Transfollow, l’information est mise à jour depuis l’informatique embarquée ou à l’aide de l’appli Transfollow sur smartphone. L’actualisation et le partage de cette information entraînent par exemple la modification immédiate de l’état des stocks selon la situation des transports en cours. En cas de problème, il est facile d’ajouter des observations ou des réserves, éventuellement associées à des photos géolocalisées. Elles seront partagées sans délai avec les acteurs impliqués de la chaîne logistique. Des alertes peuvent ainsi être générées dans les TMS ou WMS.

L’eCMR supprime le coût caché des documents papier

La CMR « papier » coûterait 6,50 euros si l’on considère ses temps de traitement. L’économie serait comprise entre 40 et 70 % avec la dématérialisation, ramenant le coût à 2 euros. En pratique, l’économie liée à l’adoption de l’eCMR dépend de la façon dont on l’intègre aux processus, dont elle peut susciter l’évolution. Le coût d’intégration dépend largement de l’infrastructure informatique déjà en fonction. Il est faible avec les TMS déjà compatibles avec Transfollow.

Quant aux systèmes propriétaires que l’on rencontre dans certaines grandes entreprises, ils profitent de l’API. Dans le cadre de ces grandes flottes, Alexis Perinet-Marquet constate que l’arrivée de l’eCMR commence par une phase expérimentale d’évaluation suivie par un déploiement progressif, agence par agence. Naturellement plus agiles, les flottes petites ou moyennes adoptent plus rapidement ce genre de solution. L’eCMR Transfollow a par exemple été adoptée par les transports Philippe Bonnart à Warlincourt-lès-Pas (62). Quant aux chauffeurs, tractionnaires et transporteurs successifs, ils utilisent Transfollow grâce à une appli mobile disponible gratuitement.

La généralisation de l’eCMR pourrait être très rapide

Transfollow se positionne comme moteur de l’eCMR auquel tout acteur de la chaîne logistique peut venir se connecter tout en garantissant une conformité au cadre légal, en facilitant l’intéropérabilité lors des ruptures de charge et en assurant l’intégrité des données. Celles-ci sont sauvegardées pendant dix ans. Toutefois, la propriété des informations injectées au système Transfollow reste celle de celui qui les y a ajoutées. Il peut les importer depuis Transfollow afin de les réinjecter dans un autre système. Transfollow ne fait aucune recommercialisation des données qui lui sont confiées.

Transfollow étendra son offre de dématérialisation des documents de transport qui pourrait inclure prochainement les bons de livraison et les certificats d’origine. Améliorant la chaîne logistique par d’évidents avantages opérationnels et administratifs, l’eCMR n’en est qu’à ses débuts en France. Sa croissance pourrait y être rapide dès cette année.

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