En 2018, Volvo Trucks avait fait sensation en présentant Vera, un porteur électrique, autonome et surtout sans cabine, dédié au convoyage de remorques sur des circuits relativement courts. Jusqu’alors, le constructeur avait testé des engins autonomes dans des mines, des exploitations agricoles, ou même en milieu urbain avec de la collecte de déchets par des camions d’aspect « classique ». Mais pourquoi faudrait-il s’encombrer d’une cabine si personne n’est destiné à monter à bord ? Le 13 juin dernier, le constructeur suédois a indiqué que Vera allait participer à sa première mission officielle. Dans la ville suédoise de Göteborg, plusieurs engins chargés de conteneurs vont ainsi assurer un flux répétitif entre un terminal portuaire et un centre logistique de la société de transport maritime DFDS. L’objectif est de mettre en place un système connecté composé de plusieurs véhicules supervisés par une tour de contrôle, les engins pouvant circuler jusqu’à 40 km/h. Les véhicules sont conçus pour permettre une localisation à quelques centimètres près, un suivi détaillé et la prise en compte des autres usagers de la route. La centrale de gestion surveillera la position de chaque véhicule, le niveau de charge des batteries, le contenu de son chargement et d’autres paramètres de maintenance. À l’instar d’un processus de production industrielle, la vitesse et la progression seront adaptées pour limiter les temps d’attente inutiles et accroître la précision des livraisons. « Nous voulons être à la pointe du transport connecté et autonome. Cette collaboration nous aidera à développer une solution à long terme efficace, flexible et durable pour accueillir les véhicules autonomes se présentant à nos portes, au bénéfice de nos clients, de l’environnement et de notre activité », a déclaré Torben Carlsen, P-dg de DFDS.
Avant de pouvoir être pleinement opérationnelle, la solution de transport autonome fera encore l’objet de perfectionnements en termes de technologie, de gestion des opérations et d’adaptations d’infrastructure. Les deux partenaires indiquent avoir pris toutes les précautions nécessaires pour répondre aux exigences de la société en matière de sécurité des transports autonomes. Volvo Trucks compte profiter de cette première expérience pour utiliser Vera dans des applications similaires en complément des solutions de transport actuelles, mais toujours dans des environnements protégés comme les routes publiques prédéfinies au sein de zones industrielles. « Les transports autonomes à faible niveau sonore et à zéro émission de gaz d’échappement ont un rôle important à jouer dans l’avenir de la logistique et profiteront autant aux entreprises qu’à la société dans son ensemble. Vera a peut-être une limite de vitesse, mais pas nous. Les tests ont déjà commencé et nous prévoyons de déployer la solution dans les prochaines années », avance Mikael Karlsson, vice president Autonomous Solutions chez Volvo Trucks. Toutefois, le constructeur se défend de vouloir remplacer les conducteurs routiers. « Nous croyons qu’il y aura toujours un chauffeur derrière le volant dans les années à venir, cela ne nous empêche pas de proposer des camions autonomes pour des espaces confinés » avait lancé Lars Stenqvist, directeur de la technologie de Volvo Trucks lors de la présentation du véhicule.