En cette fin d’année 2018, le couple Lefebvre est à la tête d’une équipe de 22 conducteurs, et prévoit un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros. Quatre ans plus tôt, l’entreprise ne comptait que 12 collaborateurs. Pourtant, les 10 recrutements intervenus pendant ce laps de temps ne concernaient que des profils de conducteur. Malgré une croissance très dynamique, les dirigeants ont estimé pouvoir continuer eux-mêmes à gérer l’exploitation. Un tour de force rendu possible par l’appui des solutions informatiques de Strada, progressivement déployées dans l’entreprise.
En 2014, les Transports Lefebvre-Bochard n’utilisaient qu’une solution informatique, un outil de géolocalisation qui, pour diverses raisons, ne donnait pas satisfaction. Les dirigeants ont alors décidé de changer radicalement de fournisseur et ont opté pour le module Strada Tracking. L’objectif était d’optimiser les tournées et d’apporter du confort aux exploitants. Grâce aux fonctionnalités de l’outil, telles que la géolocalisation par entités (PL, conducteur, matériel), l’historique des itinéraires, ou le suivi des activités conducteurs (repos, attente, conduite, etc.), ils ont acquis une nouvelle visibilité sur l’ensemble de leur activité, ce qui leur a permis de mettre le doigt sur des points d’amélioration. D’abord sur le temps de déchargement des données camion. Ils ont procédé au déploiement de l’outil Strada Time. Auparavant, les dirigeants devaient procéder tous les deux mois au déchargement manuel des données des véhicules. Là encore, Benoît Lefebvre évoque le « confort phénoménal de ne plus passer un week-end complet à vider les camions ». En effet, aujourd’hui, équipés en téléchargement à distance, les exploitants génèrent un rapport en quelques minutes. Un gain de temps non négligeable, doublé d’un véritable progrès en termes de fiabilité, puisque l’exactitude des données n’est plus tributaire d’une éventuelle erreur de saisie. Le boîtier embarqué est connecté à la prise FMS et transmet en direct les données à l’ordinateur de l’exploitant. S’il se trouve hors du réseau utilisé (GPRS, 2G, 3G…), il transmettra automatiquement les données sur celui-ci dès son retour.
En mars 2018, les Transports Lefebvre-Bochard ont déployé le module de gestion d’exploitation, baptisé « Strada Attelage ». « Cela nous a changé la vie », explique Peggy Lefebvre. Auparavant, l’entreprise recevait toutes les demandes de transport par fax ou par e-mail. S’ensuivait une quadruple saisie manuelle des ordres de transport, avec tout ce que cela impliquait en termes de fiabilité. La première, par l’exploitante au format Excel ; la deuxième par son mari au crayon « pour achever de remplir le document » ; la troisième, toujours par ce dernier, afin d’envoyer par SMS les ordres aux conducteurs.
À cela succédait la facturation. « Cela représentait un travail énorme », déplore Benoît Lefebvre. C’est à cette période que l’entreprise souhaite ajouter plusieurs camions à sa flotte, pour répondre à une demande grandissante. « La charge de travail était si importante que nous avons été confrontés à un choix. Soit j’arrêtais de faire ce que j’aime, à savoir rouler ; soit nous trouvions une solution pour libérer du temps. Nous avons donc mis en place le module Attelage, et gagnons depuis un temps phénoménal », explique l’entrepreneur.
Aujourd’hui, la saisie est complètement différente. Les transporteurs n’utilisent plus de papier mais intègrent directement les demandes dans Attelage. Il est d’ailleurs possible, si les formats sont respectés par les clients, de travailler en EDI afin de n’avoir aucune saisie à effectuer. Strada propose également à certains d’entre eux un portail Web pour les clients chargeurs, dans lequel ces derniers saisissent en direct leurs demandes et suivent les dossiers jusqu’à la facturation. Peggy Lefebvre salue l’aspect pratique de l’outil. « À partir du moment où le lot est créé, explique-t-elle, tout le suivi s’effectue clairement et intuitivement. Nous pouvons suivre les différents statuts (retirer, livrer, facturer, etc.) et n’avons plus besoin de nous fier aux lettres de voiture (CMR) et aux feuilles de rapport des conducteurs pour assurer le suivi et la facturation. Cela nous évite par exemple de subir, comme avant, des tournées non facturées, en cas de CMR non rendues ou mal remplies. » Le module propose des fonctionnalités supplémentaires comme l’intégration des bourses de fret, l’export en comptabilité, l’optimisation d’itinéraires, les coefficients de chargement, mais le couple d’entrepreneurs reconnaît ne pas les utiliser toutes. Par exemple, le scan des CMR est un processus prévu (la machine trône sur le bureau de l’exploitante), mais pas encore mis en place. « C’est vraiment par manque de temps, expliquent les dirigeants, car nous savons le faire. Nous avons reçu une formation très complète lors du déploiement (trois jours avec un formateur Strada), mais c’est une habitude qu’il nous reste à prendre. » Autre point de satisfaction : les factures générées via l’outil, qui selon eux sont mieux présentées, plus claires, et personnalisées en fonction du client.
En même temps qu’Attelage, l’entreprise a commencé à utiliser l’application mobile Strada Pilot. Sur les écrans embarqués Strada (ou des smartphones, ou de l’informatique embarquée d’autres acteurs du marché, tels que Trimble ou Transics, avec lesquels les logiciels Strada peuvent s’interfacer), les conducteurs profitent de plusieurs fonctionnalités. Parmi celles-ci, on retrouve une messagerie, pratique pour communiquer en cas de panne ou de casse d’un téléphone du conducteur ; l’aide au respect de la réglementation des temps de conduite et de repos ; à la navigation ; ou encore la gestion des missions, en lien direct avec l’exploitation. « Pilot devient un outil assez central, puisqu’il assure l’interface entre le chauffeur et l’exploitant », explique Xavier Lebeault, président de Strada. Aujourd’hui, l’exploitant transmet via Attelage les ordres de tournées et reçoit en temps réel des mises à jour sur le statut du transport (journée commencée, enlèvement, attente, livraison, retour dépôt). « Cela a impliqué de changer nos méthodes de travail, raconte Peggy Lefebvre. Nous avons passé tant d’années avec le papier, les crayons et les SMS, que maintenant que l’information circule en direct, nous en venons à nous demander si nous avons bien fait tout le travail. » Tout ce temps économisé, les dirigeants le consacrent à la gestion d’une activité qui a quasiment doublé en quatre ans, avec les mêmes ressources administratives et un rythme moins effréné. Sur le sujet de l’hébergement, les Transports Lefebvre-Bochard ont opté pour l’achat d’une tour serveur. Une solution que Xavier Lebeault ne recommande pas nécessairement aux clients dépourvus d’informatique interne : « Strada est en mesure d’héberger l’intégralité des solutions et des données, afin d’éviter à ses clients de rencontrer des problèmes informatiques dus à la maîtrise de leur environnement informatique. C’est une direction que choisissent la plupart des utilisateurs. »
Un aspect que le couple Lefebvre souhaite voir se développer : la possibilité de recevoir le travail à J+2. Pour le moment, la réception d’une journée de travail par un collaborateur implique d’avoir terminé celle en cours, sous peine de la voir disparaître. Avec des collaborateurs aux horaires décalés, cela nécessite des temps d’attente et des heures d’envoi du travail très contraignantes pour les exploitants. Un point figurant dans la roadmap des équipes de Strada pour fin 2018, au moins sur la partie mobile. Lorsque l’on interroge Xavier Lebeault sur le futur de l’outil, il apparaît résolument tourné vers l’extérieur. « Nous allons vers plus d’intégration entre nos outils, et moins d’installation, donc plutôt vers des solutions en SaaS (Software as a Service), plus pratiques d’utilisation pour les clients, explique le président de Strada. De plus, nous prônons l’ouverture, à travers des API, et la mise en place d’un maximum d’interfaces afin que nos solutions soient utilisables par tous, en lien avec les outils du marché, comme les systèmes des réseaux de palettes, des groupements, les bourses de fret, les logiciels de paie, de facturation, les logiciels des clients, etc. Nous travaillons avec un data scientist, au sein de Strada Labs [laboratoire d’études créé par Strada], pour créer des algorithmes d’aide à la prise de décision, qui devraient être disponibles d’ici à fin 2019. Aujourd’hui, nos clients allouent 80 % de leur temps à la production et 20 % à l’analyse. Nous souhaitions inverser cette tendance pour les aider à dégager des axes de développement pour leurs entreprises. »