A l’instar des quelques 50 000 immatriculations enregistrées en France en 2017, la marque à l’étoile se porte bien dans l’Hexagone. L’année dernière, elle a vendu 7 507 VI (+ 6,5 % par rapport à 2016) dont 4 263 tracteurs (+ 3,7 %)(1). Une progression timide compte tenu du repli du pavillon français sur le transport national. En revanche, les porteurs ont beaucoup mieux réussi leur année avec un bond de + 16,3 % pour les plus de 16 tonnes, tirés notamment par les secteurs des TP, de la construction et de la distribution. Les moins de 16 tonnes ont « sous-performé » (714 immatriculations contre 760 en 2016), aussi bien en France qu’en Europe, précise le constructeur qui a présenté ses chiffres à la presse, le 2 février dernier. « La guerre des prix est féroce. On veut garder notre positionnement Premium et ce n’est pas facile », a indique Jean-Marc Diss, le Dg de Mercedes Benz Trucks France. Qui s’est réconforté en évoquant la belle percée du Fuso Canter (gamme de 3,5 t à 8,8 t) avec un + 13,9 % de croissance le plaçant sur la troisième marche du podium. Et les perspectives ne sont que prometteuses puisque, « en 2019, on ressentira les effets de la sortie du marché de Nissan et Renault. La demande va se détourner », estime Jean-Marc Diss. Et le même de mettre en avant l’« arme écolo » de la marque, le Fuso Canter hybride.
Le constructeur tire satisfaction aussi de son pari sur l’offre carrossée. L’année dernière, Mercedes est devenu le premier acteur sur les marchés des malaxeurs et dépanneuses, deuxième sur celui des bennes, des porte-conteneurs, des plateaux distributeurs et de la voirie. Dans le segment BTP, ils se placent troisième comme pour le frigo et les véhicules d’incendie. Parallèlement, la politique SAV de la marque a fait ses preuves : + 9 % sur les pièces de rechange et une croissance à deux chiffres sur l’offre uptime (maintenance prédictive), lancée il y a moins d’un an. « C’est le cœur de notre nouveau métier de gestion du Big Data », a déclaré le dirigeant de la filiale française en insistant sur le volet « services » qui fait et fera de plus en plus la différence entre les constructeurs. « Tous les camions produits depuis avril 2017 sont “uptimable” et 75 % des tracteurs et 35 % des porteurs seront connectés en 2025 », a-t-il annoncé. Et le même de rappeler sa volonté d’élargir l’environnement connecté aux autres éléments du véhicule tels le groupe frigo. Enfin, concernant l’innovation, Mercedes travaille sur le sujet du camion autonome et de la logistique autonome via CASE(2) : plutôt destiné à la longue distance, « le camion aura toujours un homme à bord mais une partie des tâches passera du bureau à la cabine », selon Jean-Marc Diss. Quant aux véhicules électriques, Mercedes compte commercialiser 350 exemplaires de l’eCanter et réaliser les premiers tests avec des Urban e-Truck, présenté au dernier IAA comme prototype, pour une commercialisation en 2020. L’électrique est un enjeu majeur pour la marque avec les nouvelles échéances européennes en matière de CO2 et notamment la nouvelle obligation de déclaration de la consommation et des emission de CO2 prévue en 2019. En même temps que l’entrée en vigueur de l’obligation pour les transporteurs de communiquer en détail leurs émissions aux clients.
(1) 470 705 à travers le monde (+ 13 %)
(2) Connected Autonomous Shared & Services Electric