Transports Dubois (30) : « Une transmission longuement préparée »

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Dubois Transports

La famille Dubois au complet.

Crédit photo DR
Les Transports Dubois vient d’intégrer à son tour le groupement Tred Union. La société alésienne se donne ainsi les moyens de partager les bonnes pratiques, sources d’une compétitivité accrue, et de préparer sa future transmission.

À 54 ans, Laurent Dubois n’est pas près de raccrocher, mais il prépare incontestablement l’avenir. Le gérant de l’entreprise alésienne et fils du fondateur, Jean-Claude Dubois, vient, en effet, d’adosser sa société Transports Dubois au groupement de transporteurs français Tred Union. L’entreprise a ainsi rejoint une entité forte de plus de 80 membres pour un chiffre d’affaires cumulé d’1,7 Md€. Tirant parti de sa propre expérience lorsqu’il s’est agi de reprendre complètement les rênes de l’entreprise familiale en 2002, le dirigeant a souhaité profiter du retour d’expérience des membres de Tred Union pour bien préparer la prochaine transmission familiale le moment venu. Ce mouvement a déjà été anticipé puisque ses filles Mélodie (20 ans) et Eugénie (23 ans) ont commencé à prendre des responsabilités au sein de l’entreprise. Se complétant parfaitement, la première suit actuellement une formation de BTS Transport en alternance. Complètement intégrée, la seconde supervise, à présent, toute l’activité logistique. Elle est titulaire d’une licence « responsable production transport logistique ». À terme, soit d’ici le milieu de la prochaine décennie, Laurent Dubois et son épouse Janine, ancienne conductrice longue distance, n’auront plus qu’à superviser l’activité très spécifique de grutage. Pleinement conscient « qu’il y a un monde aujourd’hui entre les anciennes et les nouvelles pratiques », Laurent Dubois explique « qu’au travers de notre intégration au groupement Tred Union, nous voulons proposer à nos filles une vision nouvelle du transport, une famille de dirigeants leur permettant de se développer, tant personnellement que professionnellement, dans leurs futurs rôles de cheffes d’entreprise. Entre les réunions Tred Jeun’s (auxquelles elles participeront d’ici quelques mois, NDLR) préparant les nouvelles générations à la succession et les séminaires proposés sur la féminisation des métiers du transport, Tred Union est une véritable mine d’échanges pour Mélodie et Eugénie ».

Des avantages pour tous les pôles

Désormais estampillée Tred Union pour ses trois pôles d’activité, Transports Dubois va être en mesure de retirer tous les avantages de cette intégration. Ainsi, les retours à vide sur longues distances vont pouvoir être optimisés grâce à la force du réseau. S’agissant des prochains appels d’offres, le transporteur va également pouvoir s’appuyer sur la complémentarité des membres du réseau pour les remporter. Des passerelles pourront aussi être mises en place pour faire face à des pics ou à des réductions d’activité. Enfin, l’activité grutage pourrait intégrer deux camions-grues supplémentaires du fait de l’existence d’une forte demande sur le transport d’alvéoles béton et d’une extension à venir de la zone de chalandise. Celle-ci pourrait concerner une ligne Nancy-Alès-Toulouse. S’agissant de la logistique où Transports Dubois répond à la demande de certains de ses clients comme Enedis pour leur offrir des surfaces d’entreposage, les bénéfices à tirer de l’appartenance au réseau seront moindres. L’entreprise est plutôt, en effet, confrontée à un problème de foncier. Il n’existe pas de terrains suffisamment grands pour permettre le regroupement des quatre bâtiments existants de 8 000 m2 sur un site unique de 10 000 m2. Aussi, Laurent Dubois vient de décider de se doter d’un nouveau bâtiment de 3 000 m2 qui permettra de regrouper, faute de mieux, deux bâtiments de 1 000 m2 chacun. Le nouveau bâtiment deviendra opérationnel d’ici deux ans.

Verdissement de la flotte engagé

La société Transports Dubois est tout aussi bien proactive dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre de son parc de véhicules. Elle entend faire de cet engagement un atout vis-à-vis des clients souhaitant également s’inscrire dans une démarche décarbonée. À cette nouvelle image ainsi donnée s’ajoute la nécessité d’anticiper la mise en place des zones à faibles émissions (ZFE). L’entreprise a donc fait l’acquisition de ses quatre premiers tracteurs MAN fonctionnant au B100 (biocarburant composé à 100 % de colza français) en mars 2021. Au-delà de la mise en place de sa propre cuve de B100, l’entreprise a, depuis, fait l’acquisition de trois tracteurs MAN supplémentaires. « Le B100 nous permet de réduire de 60 % les émissions de gaz à effet de serre et jusqu’à 80 % celles des particules fines. Comme nous souhaitons que 80 % de notre parc soit alimenté par du carburant plus vert à horizon de trois ans, nous avons demandé aux constructeurs l’autorisation de convertir les camions existants au B100 », explique Laurent Dubois. La société regarde également les derniers développements du XTL. Ce carburant de synthèse qui se rapproche du gasoil est plus simple à mettre en œuvre pour le rétrofit des camions existants. Au-delà du fait qu’il est plus cher, de l’ordre d’une vingtaine de centimes d’euros par rapport au gazole, le XTL présente l’inconvénient de ne pas être éligible à la vignette Crit’Air 1 des futures ZFE. Laurent Dubois prévient sur ce point « qu’il conviendrait de mettre en place une harmonisation des futures vignettes, le risque étant grand que les métropoles adoptent des critères différents. »

Retard de développement

Le transporteur est confronté, cependant, à un retard de développement – estimé à 10 % – en raison de problèmes récurrents de recrutement. Pourtant, et à l’inverse de certains territoires comme la Vendée, le bassin alésien ne connaît pas le plein-emploi. Les deux postes de magasinier et les trois emplois de conducteur actuellement ouverts ne sont donc pas pourvus. L’alternance mise en place pour répondre à ce défi n’a pas pleinement fonctionné et l’entreprise a du mal à attirer de nouveaux candidats motivés. Surtout, elle ne peut pas confier à des personnels non qualifiés la conduite d’engins complexes et coûteux tels que les porteurs grues. Elle est, par ailleurs, confrontée à un nouveau phénomène, celui de personnes ne souhaitant pas exercer le même métier durant toute leur carrière. Dans ces conditions, elle fait de l’amélioration des conditions de travail un atout pour séduire de nouveaux talents et fidéliser ses salariés actuels. Ainsi, elle rajoute systématiquement un nouvel élément de confort comme la climatisation de nuit lorsqu’elle fait l’acquisition de nouveaux camions. Le choix des nouveaux équipements, intégrant des micro-ondes sur les prochains camions commandés, se fait d’ailleurs, en étroite concertation avec le personnel. La société peut activer également le levier de la semaine de quatre jours. Il n’est pour l’heure activé que pour un seul salarié, l’application de la semaine de 32 heures étant difficile à mettre en place pour les conducteurs effectuant des découchés par exemple.

Ce ne sont donc pas les chantiers qui manqueront pour Laurent Dubois et sa famille dans les années à venir. De leur capacité à lever tous les verrous de l’embauche dépendra une éventuelle extension des activités des Transports Dubois.

 
Repères

Siège : Alès (Gard)

Chiffre d’affaires 2022 : 3,2 M€

Effectif : 32 personnes, dont 21 conducteurs

Parc : 18 tracteurs et 5 porteurs, dont 3 grues

Secteurs : transport industriel sur l’ensemble du territoire national, logistique et grutage

Stratégie

Boutique
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