Une nouvelle identité visuelle avant de fêter le siècle

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Une nouvelle identité visuelle avant de fêter le siècle

Pas-de-Calais. Du haut de leurs 95 ans, les Transports Carpentier sont une institution du Pas-de-Calais. Mais David Sagnard ne se repose jamais vraiment sur ses lauriers. Le logo vient d’être modernisé, tandis que le dirigeant témoigne de son appétit pour une croissance externe.

« Lorsque j’ai dit à mon épouse, qui travaille ici, que nous allions changer le logo, elle n’en pas dormi. Elle se demandait comment sa mère allait prendre les choses. Finalement, ma belle-mère a dit “c’est magnifique, le nom reste, le fond rouge aussi”. Tout le monde a été rassuré ! » Ainsi adopté, le nouveau C, stylisé en jaune et noir, sur fond rouge, commence à orner véhicules, plaquettes commerciales, site Internet et même vêtements des 140 collaborateurs de Carpentier depuis quelques semaines. Une nouveauté pas forcément prévue au programme, rappelle le PDG, David Sagnard : « Nous travaillions sur une solution de vente de transport par Internet pour développer notre activité de messagerie palettisée. Nous avons brainstormé sur le nom pour arriver à C-Weasy by Carpentier. C comme Carpentier, W comme “Well”, c’est-à-dire “bien fait”, et “Easy” pour “facile”. Sauf que je me disais qu’utiliser ce nouveau nom moderne avec un logo au lettrage d’il y a quarante ans, c’était paradoxal. D’où la refonte visuelle ensuite. »

Cette customisation, une nouvelle étape à inscrire sur les tablettes de l’aventure des Transports Carpentier commencée… il y a près d’un siècle ! L’entreprise trouve ses fondements en 1928, à Calais, lorsque Louis Octave Carpentier crée une société pour transporter les extractions de la carrière familiale. Octave et Robert, respectivement son fils et petit-fils, orientent leur activité intégralement vers les transports dans les années 1950. David Sagnard, qui a épousé la fille de Robert Carpentier, rejoint l’entreprise au début des années 1990 et s’occupe d’abord de dynamiser le côté commercial vers la Grande-Bretagne, plutôt exploité en tant que tractionnaire depuis les années 1970. En 2004, il prend les commandes de l’entreprise familiale. Assez logiquement, car il était le plus à même à s’occuper de la gestion financière et stratégique de l’entreprise parmi les membres de la famille impliqués dans Carpentier (treize à l’époque, contre sept aujourd’hui).

Un tiers partout

En 2023, Carpentier repose sur trois secteurs d’activité, répartis dans trois sociétés aux volumes d’affaire à peu près équivalents. Carpentier Logistique comprend une partie… logistique, mais aussi le transport de vrac solide en bennes pour les carrières locales et les entreprises de travaux publics, le transport de déchets et de vrac alimentaire. Carpentier Silo est dédié à la citerne, pour des produits alimentaires et industriels. Carpentier C+ Transport s’occupe du général cargo et des marchandises conventionnelles avec un important volume sur les flux Transmanche. Les activités sont séparées en trois entités différentes pour permettre « une gestion plus fine. Si un jour, il y a un problème dans l’une des entités, cela ne fera pas vaciller l’ensemble du groupe, d’autant que les clients sont différents ». Cette variété d’activités est aussi un atout pour les salariés : « Quand on est jeune, on veut gagner de l’argent, quitte à découcher. Plus âgé, on change un peu, on veut rester chez soi. Nous avons un panel d’activités de transports qui permet d’évoluer dans le groupe en fonction des aspirations. Et aussi de répondre aux pics de saisonnalité. En ce moment, j’ai 22 citernes qui tournent sur l’activité sucrière. »

La logistique, pour le moment réunie avec le vrac solide, devrait bénéficier prochainement d’une entité propre. Elle représente déjà 10 % du chiffre d’affaires global avec 40 000 mètres carrés de stockage dans le Calaisis. « Nous avons construit notre premier entrepôt au début des années 2000. » Trois autres entrepôts ont poussé dans la zone Marcel-Doret ; un cinquième, dans la zone de Turquerie, non loin de là, a été inauguré début août. « Mais il est déjà bien rempli ! » D’où un intérêt pour d’autres terrains… peu disponibles à Calais. « Il y aura peut-être une opportunité au port avec des friches, mais ce n’est pas sûr. Aujourd’hui, je regarde près de nos clients historiques, dans l’Arrageois et le Cambrésis. Mais aussi à Dunkerque. » Car le dirigeant a bien sûr remarqué que le voisin du Nord était en plein boom avec de nombreux projets industriels, notamment autour des batteries électriques. « Nous pourrions devenir une base arrière pour ces industries. Ou s’y installer aussi, car il y a du terrain. Désavantage, ça appartient au port autonome, donc il y aura toujours une redevance à payer pour le terrain. »

Croissance externe en vue

L’avenir obnubile le quinquagénaire, dont le métier consiste plus à définir la stratégie de l’entreprise que de s’occuper de sa gestion quotidienne. Il sait déjà que le futur développement ne sera plus forcément organique. « Nous ne pourrons plus nous développer comme nous l’avons fait depuis les 30 dernières années de cette façon. » Il faudra donc désormais passer par une croissance externe. « J’ai eu des discussions il y a peu pour une entreprise, mais ça n’a pas abouti. Dans le monde du transport, à notre niveau, soit nous intégrons une autre entreprise, soit nous grandissons. J’ai promis à Robert Carpentier, décédé il y a trois ans, que les Transports Carpentier continueront. »

Ils sont bien partis pour célébrer leur siècle d’existence en 2028 en tout cas. « Il faudrait un cataclysme pour que nous ne fêtions pas nos cent ans… nous avons une structuration solide », estime celui qui voit 2023 comme une année correcte, avec un nombre de kilomètres parcourus en légère baisse (-0,8 %), en espérant que la ristourne TICPE ne sera pas supprimée. En attendant, il faut continuer à penser aux clients. « Nous devons les accompagner dans leurs stratégies. Tout le monde veut réduire l’empreinte carbone, pourquoi ne pas s’installer au plus près d’eux ou sur le chemin de leurs flux ? Nous travaillons aussi sur la digitalisation, à tendre vers le zéro papier. » Des ambitions d’avenir qui n’oublient pas le territoire. David Sagnard vient de dévoiler une remorque qui roule aux couleurs et aux atouts patrimoniaux de la communauté de communes de la région d’Audruicq, proche de Calais. « J’aimerais en faire autant pour les autres territoires du Calaisis, car nous sommes ancrés ici. »

Repères

Chiffre d’affaires annuel : 27 millions d’euros

Collaborateurs : 140

Parc : 85 moteurs, 260 cartes grises

Secteurs d’activité : vrac solide en bennes, transport de déchets, vrac alimentaire, citerne produits alimentaires et industriels, général cargo et marchandises conventionnelles, logistique, Transmanche.

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