Transmission de savoir-faire

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Transporteur et logisticien, les Transports Claval a amorcé, il y a deux ans, une diversification grâce à l’arrivée d’un cogérant. L’entreprise n’en continue pas moins de prendre soin de ses fondamentaux.

De leur propre aveu, leurs deux visions se complètent. Depuis 2017, la direction de Claval SARL – entreprise également connue sous l’appellation commerciale Transports Claval – est bicéphale. Michel Bidault est alors entré au capital de la Sarl et en est devenu le cogérant, aux côtés de Sandrine Claval. Fort d’une expérience dans le transport léger de bijouterie et d’horlogerie, il est arrivé dans la société, dont le siège social est situé à Louvres, afin de contribuer à sa diversification. Celle-ci passe par le lancement en cours de Partem, une solution de stockage, de préparation de commandes et de livraisons sur mesure développée en propre. Elle fonctionne autour d’un logiciel éponyme. Un volume de stockage minimal de 0,5 m3 a été déterminé, le spectre de produits pouvant être stockés étant large puisque Claval dispose d’armoires réfrigérées ou blindées. À l’instar du cœur actuel des activités de Claval, Partem est centré sur la Région Île-de-France. Il s’adresse toutefois également aux particuliers de l’ensemble de l’Hexagone grâce à la mise en place d’un réseau de partenaires en mesure d’acheminer les livraisons. Avec Partem, Claval entend doper son revenu global qui, grâce à un démarchage commercial accru et à l’arrivée du nouveau cogérant, a déjà augmenté de 100 k€ entre les deux derniers exercices, lesquels sont clos au 30 septembre, pour flirter avec le million d’euros. L’objectif est de tendre vers 1,1 M€ l’an prochain. La diversification de Claval passe aussi par le développement d’une activité d’installation et de montage de meubles, qui permet à l’entreprise de renouer avec son passé (voir encadré page 15).

Des locaux modernes et bien situés

Pourtant, les dirigeants de Claval ne font pas de la croissance du chiffre d’affaires une obsession. Sandrine Claval souligne l’importance de consolider les activités et de veiller à la rentabilité : « Le maintien de la profitabilité constitue notre ligne directrice. Ce dogme permet de continuer à investir en bénéficiant du soutien des banques pour renouveler le matériel, former nos équipes et développer de nouvelles activités comme Partem. » L’activité de la Sarl s’est focalisée ces dernières années autour de deux axes : le transport en région parisienne de produits finis (cosmétique, hygiène, etc.) ou industriels qui contribue à hauteur de 60 % des revenus ; ainsi que la logistique et la préparation de commandes. La société gère de la PLV, des meubles, du textile, différents objets en transit. Sa capacité à prendre en charge une grande variété de produits constitue l’un de ses atouts. Depuis 2012, Claval dispose d’un entrepôt moderne d’une superficie de 2 000 m2. Il a avantageusement remplacé celui qui était auparavant situé à Garonor et qui, selon la cogérante, était devenu obsolète. Installé le long de la D317 et à proximité des autoroutes A1 et A104, le nouvel entrepôt dispose de quatre niveleurs de quai électrique, de quatre portes à commandes motorisées, de deux portes motorisées de plain-pied de 4 m de hauteur ou encore d’une rampe d’accès pour les véhicules de 20 m3.

S’adapter et être agile

« Nous essayons d’être les plus réactifs possible pour notre clientèle et de toujours trouver une solution. Nous profitons du fait que de nombreuses entreprises ne veulent plus ou ne savent plus apporter des réponses à des demandes spécifiques ou variées », assure Sandrine Claval, qui est aujourd’hui responsable administrative de la société. Michel Bidault, qui assure quant à lui des fonctions commerciales et techniques, renchérit : « Nous cultivons un savoir-faire fondé sur la réactivité et l’adaptabilité, qui fait notre force auprès de nos clients fidèles. Nous assumons nos engagements et pouvons en toutes circonstances nous appuyer sur une équipe particulièrement soudée. » Constitué de clients directs à hauteur de 80 %, le portefeuille clients comprend quelques grands noms qui assoient l’image de la société. Les petites structures ne sont pas négligées pour autant. Sandrine Claval note à leur propos qu’elles « sont souvent très attachées à la qualité de service, ce pour quoi nous-mêmes sommes en adéquation avec leurs attentes ». La cogérante souligne une évolution récente de ces dernières : « Si le prix demeure une priorité pour l’ensemble de nos clients, la qualité du service fourni devient un critère de plus en plus important. »

Organisée autour de ressources humaines limitées, l’entreprise peut compter sur un avantage de choix : son exploitant dispose d’un permis PL. Il peut ainsi se substituer à un conducteur en cas de nécessité absolue. En matière de politique salariale, Claval met l’accent sur la formation interne notamment par le recours à des contrats d’apprentissage. Sandrine Claval se livre à un véritable plaidoyer en faveur de la jeunesse et de la transmission des savoir-faire des métiers de transporteur et de logisticien : « Les jeunes constituent notre avenir, tout particulièrement dans nos métiers. Ils possèdent d’indéniables qualités qu’il s’agit de faire fructifier. Il nous semble indispensable de leur transmettre ce que nous savons, ce d’autant que nos employés bénéficient d’une expérience longue de nombreuses années ondée sur une grande polyvalence, sur l’autonomie ainsi que sur le travail en équipe. » Un conducteur débutant a rejoint l’entreprise il y a deux mois alors qu’un autre est actuellement en formation. Claval n’a pas été trop exposé à la pénurie de conducteurs lorsqu’elle est survenue car la société se fait fort d’anticiper au maximum ses besoins. Critique à l’égard de Pôle emploi et consciente que le recours à l’intérim n’apporte « aucune garantie », la cogérante porte un regard sans concession sur l’état du marché de l’emploi : « Il ne faut pas se leurrer. Un conducteur est rarement sans emploi par hasard. Le choix de ce métier est tout sauf anodin. Il nécessite de s’engager. »

L’hybride à l’étude

Fidèle à ses salariés, l’entreprise l’est également à l’égard du constructeur dont les moteurs constituent son parc, Mercedes. Achetés en crédit-bail, les véhicules sont renouvelés tous les trois ans. À l’instar de nombreux confrères, Claval a commencé à envisager l’acquisition d’un camion hybride : « Certains de nos clients commencent à être demandeurs. Mais nous devons d’abord nous assurer de la rentabilité de l’investissement », assure le dirigeant. Les motorisations entièrement électriques sont pour le moment écartées. « Nous avons procédé à une étude qui a mis en lumière qu’il nous faudrait utiliser deux véhicules pour assurer une seule livraison en raison d’un manque de bornes de recharge, ce qui n’est simplement pas acceptable », précise le transporteur francilien. Au-delà de leurs visions, il semble que le nouveau duo à la tête de Claval se complète également au quotidien.

Au nom de la mère

L’histoire des Transports Claval trouve ses origines en 1963 quand les parents de l’actuelle cogérante commencent une activité de déménagement en nom propre. Plus tard, ils se diversifieront dans le fret. Lorsqu’en 2003 une société est fondée sous la forme juridique qui perdure aujourd’hui, le nom de la mère de Sandrine Claval est pérennisé. Cogérant depuis 2017, Michel Bidault est cousin germain de son alter ego. Au-delà du duo de dirigeants, plusieurs membres de la famille apportent à l’heure actuelle leur contribution active pour faire du lancement de Partem, la nouvelle activité de Claval, une réussite.

A. D.

Repères

• Siège : Louvres (95)

• CA 2018 : 980 k€

• Effectif : 12 dont 6 conducteurs

• Parc : 13 cartes grises dont 6 moteurs

• Activités : lot, meubles, logistique à façon

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