Ne disposant pas de flotte en interne, Schneider Electric (34 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022 et 135 000 collaborateurs) externalise entièrement son activité transport pilotée par la division supply chain (80 000 collaborateurs). Traitant environ 200 000 lignes de commandes par jour, le groupe fait ainsi appel à quelque dix transporteurs, dont les noms restent confidentiels, pour les services de fret routier en provenance de France. Ces prestataires sont sélectionnés sur appel d’offres, « évalués selon divers facteurs incluant, mais sans s’y limiter, le service, le coût et la durabilité », indique Marcus LeMaster, Global Supply Chain Sustainability Leadership chez Schneider Electric. Ces derniers doivent également répondre aux exigences de qualification liées aux objectifs RSE de l’entreprise qui, au fil du temps, sont amenées à devenir « plus strictes ».
Car Schneider Electric entend mettre en œuvre une approche collaborative avec ses transporteurs partenaires pour atteindre ses objectifs en matière de réduction de CO2 : faire reculer de 15 % l’intensité globale de CO2 du transport mondial de marchandises entre 2020 et 2025. « En 2022, cette activité a généré 1,1 million de tonnes d’équivalent CO2, ce qui représente environ 2 % des émissions en amont de scope 3 de Schneider. » Selon l’entreprise, les transporteurs ont donc des efforts à faire dans ce domaine. « Une vision et un engagement clairs envers la décarbonation deviendront une qualification obligatoire dans le processus d’appel d’offres. » En ce sens, « [ils] devront travailler à l’élaboration d’une feuille de route pour être en mesure d’exprimer cette vision ».
Si Schneider Electric mène déjà des initiatives à l’échelle mondiale axées à la fois sur l’optimisation et les technologies (carburants et véhicules) pour favoriser des distances plus courtes et des modes de transport plus respectueux de l’environnement, le groupe met aussi l’accent sur le taux de remplissage des conteneurs/camions et la réduction des kilomètres à vide. « Par exemple, nous testons l’utilisation de biocarburants et de véhicules électriques avec différents partenaires lorsque l’opportunité se présente », poursuit Marcus LeMaster. Le transport multimodal est un autre levier activé pour réduire les émissions. Par exemple, en janvier dernier, Schneider a lancé, en partenariat avec XPO, une solution de fret multimodal entre la France et le Royaume-Uni. À la clé : 172 tonnes de CO2 économisées par rapport à une solution 100 % routière impliquant quelque 200 camions complets.
Dans la continuité, Schneider Electric, qui calcule ses émissions de CO2 liées au transport de marchandises depuis plus de dix ans, a choisi d’utiliser Sightness, depuis août 2022, une plateforme d’analytique avancée dédiée à l’amélioration de la performance transport. De quoi améliorer la précision de ses calculs d’émissions pour toutes ses activités de transport et simplifier son processus de reporting et d’accès à l’information. « Les calculs précis et fiables des émissions, rendus possibles par un processus robuste de validation des données, nous permettent d’évaluer et d’identifier en continu les opportunités de décarbonation de notre réseau mondial de transport de marchandises. » D’ailleurs, afin d’impliquer ses partenaires de transport dans cette démarche, le groupe leur met à disposition gratuitement les tableaux de bord analytiques afin qu’ils aient accès à une information transparente.« Notre collaboration avec Sightness nous fournit une plateforme commune de mesure et d’analyse sur laquelle nous pouvons nous baser pour engager des discussions avec nos transporteurs sur la base de données et de tendances réelles en matière de CO2. Avoir des données transparentes est un élément clé pour faciliter les interactions [avec eux]. »