Le pari de la décarbonation

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Le pari de la décarbonation

De sa propre initiative, le groupe FDE a décidé d’une politique de décarbonation il y a plusieurs années. Imen Mehenni, sa directrice générale, se félicite de son bien-fondé malgré l’importance des investissements consentis.

Dès 2018, le groupe FDE (France distribution express), dont l’origine remonte à 1999, a fait le choix de la décarbonation, qui se traduit par exemple par une conversion à date de la moitié du parc au gaz naturel ou encore par l’engagement, depuis 2016, dans la charte environnement de l’Ademe. FDE regroupe aujourd’hui cinq sociétés dont FDE Environnement et FDE Distribution, cette dernière structure fédérant elle-même quatre autres sociétés. Affichant un chiffre d’affaires consolidé d’une cinquantaine de millions d’euros, le groupe est organisé autour de quatre grands secteurs d’activité : la traction pour de grands donneurs d’ordre, la distribution de dernier kilomètre, le transport spécifique (déchet, exceptionnel) et l’express, chacun contribuant respectivement à hauteur de 50 %, 20 %, 15 % et 15 % des revenus. Le groupe, qui opère sur la France entière, s’appuie sur une dizaine d’agences, dont six sont situées en région parisienne, les deux plus importantes en région étant installées à Lyon et Lille. « Chaque fois qu’une nouvelle niche se crée dans le groupe, nous commençons par la développer, puis créons ensuite un centre de coût correspondant afin d’en suivre analytiquement l’activité », détaille Imen Mehenni, la directrice générale du groupe. Depuis 2020, le groupe de Mitry-Mory a commencé un élargissement de son portefeuille en régions parisienne et lyonnaise dans la distribution de dernier kilomètre, lequel est soutenu par le développement de l’e-commerce. Le transport spécifique, à travers la filiale FDE Environnement, est essentiellement centré sur l’Île-de-France, à l’exception de l’activité de porte-conteneurs installée au Havre, laquelle mobilise une quinzaine de véhicules. Quant à l’express, FDE est en mesure de répondre « à toute demande, dans l’heure ou pour le lendemain matin, à destination de toute la France ou de l’étranger, y compris des zones aéroportuaires », assure la directrice générale. Cette activité s’appuie sur la totalité de la flotte, qui va du break au semi en passant par les utilitaires légers.

La part belle au gaz

« Nous avons choisi de prendre de l’avance. L’ensemble de nos clients, y compris ceux qui ne sont pas proactifs en matière de décarbonation, perçoivent nos investissements en matière de transition énergétique et notent que nous en sommes à l’initiative. Ils sont conscients que nous ne la vivons pas comme une obligation, mais comme une démarche dont nous sommes nous-mêmes convaincus. Cette perception est encore plus forte de la part de la clientèle qui est proche des clients finaux », analyse Imen Mehenni.

« Nous devons juste vendre une prestation en regard des investissements consentis, d’autant que, et c’est sans doute le seul bémol, à l’exception du suramortissement, il n’existe pas d’aide à l’acquisition de véhicules propres », poursuit la directrice générale. FDE peut compter sur la partie de sa clientèle qui est elle-même engagée dans la transition énergétique, avec laquelle il est possible de signer des contrats de partenariats sur cinq ans qui accompagnent ainsi indirectement les investissements.

Alors que la livraison de quinze nouveaux moteurs GNL est attendue, cette énergie représente d’ores et déjà la moitié du parc de poids lourds du groupe installé en Seineet-Marne. Dorénavant, le renouvellement du parc, qui intervient au plus tard tous les quatre ans, permet d’intégrer des véhicules au gaz dont quelques-uns roulent au biogaz. « Dès qu’une opportunité d’améliorer notre politique de décarbonation se fait jour, nous la saisissons », affirme Imen Mehenni. La flotte de véhicules utilitaires légers dédiés à la livraison de dernier kilomètre qui est fournie par Fiat Professional suit la même logique et permet au groupe de se former aux problématiques de rechargement. « Nous surveillons les alternatives au gaz. Faute de place sur nos sites afin d’y installer des cuves, il ne nous est pas possible d’opter pour du B100. Sur les poids lourds, l’électrique est pour le moment encore hors de prix, alors que l’autonomie reste insuffisante là où en GNL nous pouvons à l’heure actuelle parcourir entre 1 300 et 1 500 km, notamment entre Paris et Lyon. Avec notre partenaire Iveco, nous sommes en outre attentifs à l’hydrogène. Enfin, nous sommes en train d’étudier la possibilité de recourir par l’intermédiaire de start-up au rétrofit de porteurs 19 tonnes qui seraient dédiés à l’express en Île-de-France », révèle la directrice générale. Le déploiement d’une flotte au gaz a eu en outre des effets positifs sur les principaux intéressés, les conducteurs : « Les salariés ont adhéré à la politique du groupe en matière de transition énergétique. Les retours de nos conducteurs sont excellents. Ils relèvent notamment un niveau sonore plus faible et l’absence d’odeur lors des ravitaillements », souligne Imen Mehenni.

Administration rime avec digitalisation

L’engagement en faveur de la protection de l’environnement passe aussi par des multiples actions quotidiennes entreprises dans les bureaux. Le tri sélectif, le retraitement des déchets, le recyclage sont au cœur de la démarche de FDE. « Nous avons digitalisé au maximum les échanges et systématisé l’usage de la signature électronique, car notre objectif est de réduire au minimum l’utilisation du papier », explique Imen Mehenni. Afin de faire évaluer sa démarche, le groupe s’est engagé dans un processus de certification ISO 14001 qui concerne le management environnemental. FDE espère obtenir cette certification dans le courant de l’année prochaine. Celle-ci suivrait celle obtenue en juin 2022 relative à la démarche qualité (ISO 9001). « La satisfaction de la clientèle est primordiale et nécessite un haut niveau de qualité. L’ensemble du personnel du groupe en est convaincu. Tous les employés, sédentaires comme conducteurs, sont impliqués dans la démarche qualité que nous déployons », relève la dirigeante.

Phase de consolidation

Si la directrice générale avance que « FDE est en capacité d’absorber de nouveaux marchés », elle admet que le groupe est entré dans une phase de consolidation qui tient notamment à la conjoncture : « L’activité est très calme et ne permet pas de se projeter. Ce constat est d’ailleurs partagé par nos clients. Aussi en profitons-nous pour poursuivre une politique d’amélioration continue, notamment de la qualité de notre service. Nous nous donnons du temps pour évaluer nos différents services, encore mieux comprendre les besoins de nos clients, nous restructurer et optimiser tout ce qui peut l’être », conclut la dirigeante.

Repères

Siège : Mitry-Mory (77)

Chiffre d’affaires (2022) : 50 M€

Effectif : 500 salariés dont 460 conducteurs

Parc : 495 cartes grises dont 300 moteurs

Activités : tractionnaire, livraison dernier kilomètre, transport de déchet et exceptionnel, express

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