Lorsque nous avons commencé notre activité, début 2008, nous sommes partis de rien, la fleur au fusil, confie Damien Sigaud, fier du résultat. LDPI* est une création pure. » L’année précédente, cet ancien salarié de Venditelli Transports s’était associé avec un copain d’études, Renaud Liengme, issu, lui, de Rhenus Logistics.
Depuis, ils se partagent toujours pour moitié le capital de la holding qui chapeaute LDPI, SL Participations, ainsi que les responsabilités de ce qui est devenu un groupe de 80 salariés, implanté à Saint-Quentin-Fallavier, en Nord-Isère, dans le parc d’activités de Chesnes. Damien Sigaud est gérant tandis que Renaud Liengme pilote les process, la qualité et l’informatique.
Si LDPI a démarré en proposant du stockage, dans un entrepôt de 1 000 m2, avec un service d’affrètement, la logistique ne représente plus que 20 % de son chiffre d’affaires. Aujourd’hui, le transport constitue la principale source de revenu (60 %) de LDPI.
L’évolution s’est opérée très rapidement. « En 2013, alors que nous avions beaucoup de livraisons à effectuer en Région Rhône-Alpes, nous avons cessé d’affréter et mis sur la route un premier camion à nos couleurs, rapporte Damien Sigaud. Depuis, nous en ajoutons en moyenne deux de plus. » Jusqu’en 2018, prudent, le dirigeant loue ces véhicules avec leur chauffeur. « Mais ce système a des limites, en termes de management, de réactivité, parfois de qualité », témoigne-t-il. C’est pourquoi LDPI a pris pas moins de 1,5 M€ de crédit-bail pour acquérir 10 véhicules. Dans la foulée, huit conducteurs (plus deux intérimaires) ont été embauchés, mais Damien Sigaud cherche à recruter pour poursuivre ses deux achats par an. Parmi ces acquisitions figurent déjà trois véhicules Iveco au gaz et d’autres sont prévus. Comme LDPI distribue chaque jour dans les grandes agglomérations de la Région, ses dirigeants ont souhaité anticiper la mise en place des zones à faibles émissions.
C’est le rachat, en 2016, de la société Olnafret, alors basée à Bourgoin-Jallieu (38), qui a permis à LDPI de structurer son activité transport. « J’ai saisi l’opportunité de m’appuyer sur une structure existante pour répondre à la croissance très rapide de notreactivité, explique Damien Sigaud. Nous avons, par exemple, récupéré le TMS en place. » Quant à l’ancien dirigeant d’Olnafret, il est devenu directeur commercial de LDPI. « À chaque fois que j’étudie une acquisition, je regarde ce que l’entreprise peut nous apporter, en plus du développement économique », commente le transporteur isérois. Olnafret a mis en commun sa spécialisation dans l’affrètement vers la péninsule ibérique, qui a servi de point de départ pour la création, par LDPI, d’un service de groupage international. L’entreprise a élargi le territoire-cible de 20 à 30 pays – « du Portugal à la Russie, et de la Grèce aux pays baltes » – en saisissant une autre opportunité : recruter, avec son portefeuille de clients, l’ancienne directrice d’une entreprise liquidée. « Nous massifions sur notre site et nous traitons des départs quotidiens ou hebdomadaires, en propre dans la Région ou en affrètement au-delà. »
La distribution de portée nationale est favorisée par l’entrée de LDPI, en mars dernier, dans le groupement FLO. « Nous y avons adhéré pour sortir de notre solitude d’entrepreneurs, grâce aux formations proposées et aux échanges, assure Damien Sigaud, mais aussi pour répondre aux demandes de nos clients pour une distribution hors de Rhône-Alpes, de 1 à 33 palettes. » LDPI gère ainsi quelque 20 000 expéditions par an pour environ 50 000 t de marchandises.
Mais si la PME iséroise a fortement développé le transport, elle n’a pas délaissé pour autant la logistique. Actuellement, en location dans deux bâtiments de 9 000 et 11 000 m2, distants de 300 m l’un de l’autre, elle s’installera en octobre 2020 dans un autre bâtiment en cours de construction à La Verpillière, toujours dans le parc de Chesnes. Déménagement total ou complément, cela reste à déterminer. « Nous faisons construire cet entrepôt de 18 000 m2 pour faire face à notre développement, explique le gérant. Avec une hauteur de 11,30 m au lieu de 7 m pour nos bâtiments actuels, nous pourrons entreposer 19 000 palettes au lieu de 12 000 aujourd’hui. » Aux côtés des prestations logistiques de base (stockage, picking et préparation de commandes, etc.), LDPI réalise 20 % de son chiffre d’affaires avec un service de conditionnement à façon… grâce à une nouvelle opportunité qui s’est présentée en 2015 : « Le site de FM Logistic installé à côté de chez nous, qui proposait ce service, a fermé, raconte Damien Rigaud. Nous avons alors repris leurs machines, le personnel concerné, qui avait le savoir-faire, et… les clients. » Un investissement « modique » (50 K€) qui a permis à LDPI de travailler, entre autres, pour les Laboratoires dermatologiques Uriage, Eclaé (cosmétiques également), Royal Canin, Saint-Gobain-Gessil (moules pour composants automobiles) ou encore pour le compte de Cartonsdedemenagement.com. « Pour certains, nous ne faisons que la logistique, pour d’autres le transport ou le copacking, ou les trois », explique Damien Sigaud.
Après avoir renforcé et modernisé le parc de machines de conditionnement, les dirigeants de LDPI ont décidé de se lancer dans une démarche de certification qualité ISO 9001, demandée par les donneurs d’ordres de la cosmétique et du médicament. « Comme le veut notre stratégie habituelle, nous avons racheté Cartel Logistique, en juin 2015. C’était une entreprise située à Bourgoin-Jallieu et spécialisée dans la logistique médicale, rapporte Damien Sigaud. Elle nous a apporté ses process qualité, que nous avons déployés dans tout notre groupe. » Gagnant ainsi du temps et de l’énergie, LDPI vise la certification environnementale ISO 14001.
Le nom de Cartel Logistique, conservé, est désormais celui de la filiale du groupe qui porte les activités de logistique et copacking. Elle partage ses services transversaux avec LDPI, qui ont été structurés en 2017, avec la nomination de managers (DRH, responsables achats, marketing, etc.). Le résultat de tous ces choix ? « Nous avons pu poursuivre notre croissance rapide », se félicite le dirigeant. Alors qu’elle réalisait 2,4 M€ de chiffres d’affaires en 2015, l’entrepriseaffiche 8 M€ pour 2019, selon son dirigeant. Quant à la rentabilité (de 2 à 5 %/an), « elle n’est pas exceptionnelle, mais elle est bonne, laisse entendre Damien Sigaud. Nous gérons l’entreprise de façon raisonnable ».
Damien Sigaud siège depuis 2012 au conseil d’administration du Pil’es (Pôle d’intelligence logistique Europe du Sud), groupement des entreprises installées dans le parc international de Chesnes, la plus grande plateforme logistique de France avec ses 2,5 km2 d’entrepôts, soit 250 ha. « Notre DRH participe aussi au groupe de travail sur les RH et le juridique, précise-t-il. Et cela nous permet d’avoir des échanges avec les autres entreprises, par exemple sur les livraisons urbaines, ou encore de mutualiser la gestion et la valorisation de nos déchets, ainsi que la sécurité. » Depuis que le Pil’es a mis en place, en 2017, deux rondiers circulant 24 heures/24, 7 jours/7, « les vols ont nettement diminué », se félicite Damien Sigaud.
• Siège : Saint-Quentin-Fallavier (38)
• CA prévu 2019 : 8 M€
• Effectif : 80 salariés (10 conducteurs)
• Parc : 12 moteurs
• Activités : distribution, groupage, logistique, conditionnement à façon
* Logistique Distribution Picking International, devenu depuis peu Logistique de Proximité Intégrée