Alors que l’ensemble des postes de coûts a été touché par une flambée des prix, pour beaucoup, le défi principal pour maintenir leur société à flot a été de répercuter les prix à hauteur de l’inflation. Convaincre les clients n’a, pour beaucoup de dirigeants, pas été chose aisée. Quelques arguments ont été bienvenus : « L’indice CNR (Comité national routier) nous a beaucoup aidés pour appuyer nos négociations », a souligné l’un d’eux.
La pénurie de chauffeurs a également été un argument, « nous ne sommes pas sûrs que nous serions parvenus à passer autant d’augmentation sans cette pression ». Plusieurs, dont des petites structures, n’ont pas hésité à partir face à un client qui refusait une hausse, parfois même lorsqu’il représentait une part importante du chiffre d’affaires.
Organisé pour répondre à plein de petits clients au lieu de quelques gros chargeurs, l’un d’eux a réussi à augmenter ses prix de 22%. En effet, « les plus gros chargeurs font leurs prix », déplore un autre transporteur. Côté carburant, le remboursement partiel de TICPE s’est avéré plus que jamais indispensable. La gestion habituelle de la chasse aux coûts et des kilomètres à vide s’est accélérée dans l’ensemble des entreprises.
Une activité en baisse
Quelques chefs d’entreprise ont réussi à augmenter leurs marges sur les deux dernières années. Malgré ces efforts, plusieurs estiment que l’inflation n’a pas pu être répercutée entièrement au client. « Mais a-t-on répercuté suffisamment ? Ce n’est pas sûr, les charges vont maintenant venir… » s’inquiète un dirigeant qui, comme l’ensemble des transporteurs présents, constate une baisse de volumes. Il s’attend en effet à une fin d’année compliquée, et se prépare même à « une moins bonne conjoncture en 2024 ». Sans oublier que l’inflation, même si elle ralentit, est toujours présente. De nouvelles hausses de coûts sont redoutées sur plusieurs postes dans les prochains mois, à commencer par celui du personnel. « Et le marché n’est pas encore prêt pour que nous puissions passer encore une augmentation de nos tarifs… », appréhende un transporteur qui était parvenu jusque-là à réaliser des profits.