L’Officiel des Transporteurs : Quelle est votre vision de la conjoncture dans le Maine-et-Loire et, plus largement, à l’échelle des Pays de la Loire ?
Vincent Brangeon : En ce début d’année, l’activité est soutenue dans une région très dynamique. Cependant, dans un contexte incertain comme celui que nous connaissons, les entreprises sont fragilisées. L’inflation importante pèse sur les coûts. Par conséquent, la flambée des prix sur les énergies, notamment du gaz, le prix des matériels et des équipements, les retards ou problèmes de livraison pourraient venir contrecarrer l’embellie de ce début d’année. Ces différents facteurs vont obliger les transporteurs à opérer des hausses considérables pour préserver le devenir des entreprises, voire remettre en cause certains marchés s’ils ne sont pas rentables. Les clients devront, quant à eux, prendre la mesure de nos problématiques et accepter ces hausses, au risque d’un mauvais calcul à court terme.
Concernant les recrutements, les besoins sont très importants alors que certains bassins d’emploi de la Région frôlent le plein emploi. Environ 1 800 postes de chauffeurs sont à pourvoir dans les Pays de la Loire et environ 500 dans le Maine-et-Loire. Cette pénurie de candidats freine le développement des entreprises. Certes, nous avons besoin de recruter mais aussi de fidéliser.
L'O.T. : À trois mois de l’élection présidentielle, quel.s message.s souhaiteriez-vous faire passer aux politiques ?
V. B. : Les institutions doivent faire preuve d’une écoute plus importante et soutenir financièrement les entreprises en difficulté pour mieux absorber ces différentes hausses. Elles doivent également nous donner plus de visibilité concernant la transition énergétique en proposant des solutions techniques viables dans le temps avec un accompagnement (financier). Il faut aussi simplifier les procédures administratives.
L'O.T.: Quels sont pour vous les dossiers prioritaires à traiter ?
V. B. : Parmi les sujets traités par la FNTR 49 : la distribution urbaine et l’extension des zones à faibles émissions (ZFE) à toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants d’ici à 2025. Nous souhaiterions être impliqués dans les décisions et non pas être mis devant le fait accompli.
Je viens de prendre mes fonctions. Ma priorité est d’aller à la rencontre des transporteurs mais aussi des acteurs politiques ou encore des représentants du Medef. L’occasion de nous faire connaître, de faire passer des messages et de partager les difficultés de notre métier… En somme, faire entendre notre voix.