C’est dans le cadre impressionnant du grand amphithéâtre de l’Université Lyon II que s’est déroulée, le 4 décembre, la première master class de l’AFT décentralisée dans cette ville. Testé depuis deux ans à Paris (cf. l’OT n° 2996), ce concours d’idées d’étudiants de différentes formations universitaires en transport et logistique était organisé pour la première fois à Lyon, comme, quelques semaines auparavant, à Aix-en-Provence.
Mise sur pied avec l’aide de l’Opco Transports et Services, cette master class a réuni 112 étudiants de différents masters 2 de droit des transports et de la logistique ou des affaires, de transport et logistique industrielle et commerciale, d’aménagement urbain. Le défi qui leur était lancé : structurer en quelques heures, en groupes de dix, une proposition sur « la polyvalence des transports de personnes et de marchandises en milieu urbain ». À la clé, un pitch par groupe devant un jury composé d’universitaires et de professionnels (dont Noël Comte, P-dg de Sotradel, Daniel Dubost, directeur des opérations d’Urby, ou encore de journaliste (de l’Officiel).
Ces groupes, mêlant des étudiants des différentes formations, ont bien repéré les enjeux : congestion des villes, pollution, nécessité de limiter l’étalement urbain…
Tous ont donc planché sur la co-utilisation ou la substitution des modes de transport. Pour le groupe lauréat comme pour d’autres, le réseau et le matériel de transport en commun de voyageurs doit être utilisé pour les marchandises. Les uns proposent d’ajouter des wagons spécifiques aux rames de métro, les autres de concevoir des sièges de tram que l’on peut escamoter, la nuit ou en heures creuses, pour transporter des colis. Un groupe propose, lui, d’utiliser l’infrastructure électrique des trolleybus, pour faire circuler des camions à alimentation électrique par perches, tels qu’il en existe en test en Allemagne. Un autre groupe pense à un « hyperloop » enterré pour « fluidifier les livraisons de marchandises lourdes » et « libérer l’espace public ». Ces étudiants imaginent ensuite des consignes aux arrêts de tram et des espaces de logistique urbaine mutualisés avec les parkings-relais du réseau de transport en commun. Cependant, souvent manque à leur réflexion, la prestation de chargement-déchargement lors de ces ruptures de charge, avec les notions de sécurité que celles-ci induisent. Ils passent directement à la livraison sur les « derniers mètres », jusqu’aux commerces. Dans leurs propositions, celle-ci est fréquemment assurée en vélos-cargos et par des livreurs dont ils pressentent le statut social précaire ou par des particuliers recevant pour cela une indemnisation.
Peu d’idées nouvelles vraiment opérationnelles, donc. « Mais cela a permis de les sensibiliser à ces questions », estime Pierre-Luc Jacquot, délégué régional de l’AFT. « Malgré quelques difficultés en début de journée, on a aussi appris à collaborer entre juristes, ingénieurs, etc., commentent de leur côté les jeunes lauréats. Et ça, c’était hyper intéressant. »