Le choix de son expert-comptable peut avoir une influence sur la bonne marche de l’entreprise mais il n’existe pas d’obligation légale d’en avoir un, à l’inverse du commissaire aux comptes dans certains cas. En revanche, la loi (article L 123-12 et suivants du code du commerce) impose à toutes les entreprises commerciales, artisanales et industrielles de tenir une comptabilité, autrement dit, quelle que soit leur forme juridique (entreprise individuelle, SARL, SAS, SA etc.) toutes celles qui relèvent du régime des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Ainsi ces sociétés doivent chronologiquement procéder à l’enregistrement comptable des mouvements affectant leurs patrimoines. La loi exige également un contrôle annuel de l’existence et de la valeur des éléments actifs et passifs du patrimoine de l’entreprise par inventaire. Elle prescrit aussi un compte annuel à la clôture de l’exercice comprenant le bilan, le compte de résultat et une annexe. On comprend alors la nécessité de recourir à un professionnel pour remplir ces exigences comptables. C’est à ce moment-là qu’il devient obligatoire de recourir à un expert-comptable. En effet, en vertu de l’ordonnance du 19 septembre 1945, l’expert-comptable détient une prérogative d’exercice exclusif. C’est-à-dire que si l’entreprise prend l’option de ne pas faire elle-même sa comptabilité, elle n’a pas d’autre choix que de confier cette tache à un professionnel inscrit au tableau de l’ordre des experts-comptables. Car eux seuls sont habilités à tenir la comptabilité des entreprises. D’où l’intérêt de faire le bon choix car comme dans toutes professions, la qualité du travail varie d’un individu à l’autre. « L’Humain est au centre de la question du choix de son expert-comptable. Je pense que le dirigeant doit s’assurer qu’il ne représente pas uniquement « un chiffre d’affaires » pour l’expert », conseille Laurent Dutheuil, gérant d’Envoyé Spécial (59), un spécialiste du transport express.
Outre les écritures comptables, l’expert-comptable peut avoir une fonction beaucoup plus élargie si l’entreprise le décide. Ainsi, il peut apporter une aide à la gestion de l’entreprise en analysant sa situation économique, financière et sociale. La grande majorité des cabinets propose également des services liés au droit social : déclarations et établissements des bulletins de paie. La qualité de « Tiers de confiance » fait également partie des attributions potentielles de l’expert-comptable. Dans cette hypothèse, il reçoit les pièces justificatives des charges correspondant aux avantages fiscaux (réductions, déductions ou crédits d’impôt) et les transmet, à l’administration fiscale. En pratique, tout dépend de la lettre de mission établie avec lui. Ce document obligatoire formalise le champ d’intervention de l’expert-comptable. « Le rôle d’un expert-comptable ne saurait se résumer à l’établissement d’un bilan comptable. Il représente une valeur ajoutée dans le fonctionnement d’une PME lorsqu’il lui fournit des conseils, des outils de gestion, voire un tableau de bord », témoigne Caroline Augé, déléguée régionale Aquitaine de l’OTRE « La PME de transport a intérêt à opter pour un expert qui correspond à sa taille et à son environnement. Ce sont les besoins et les spécificités du transporteur qui doivent conditionner son choix », recommande-t-elle. En définitive choisir son expert-comptable découle de plusieurs facteurs dont la qualité des services qu’il propose et la taille de l’entreprise. Nous rencontrons aussi bien des transporteurs satisfaits de leur expert-comptable que des transporteurs mécontents (généralement sur la partie paie). S’agissant de la paie transport, elle recouvre tant de technicité qu’il est recommandé de s’adresser à un cabinet qui connaît le secteur où à défaut, qui compte se former sur ces problématiques particulières. Ainsi, syndicats de transporteurs ou prestataires de services paie-transport nous ont révélé être régulièrement contactés par des experts-comptables.