Une femme aux Infrastructures et aux Transports

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Ex-démocrate chrétienne reconvertie en démocrate, Paola De Micheli va devoir détricoter la politique mise en place par son prédécesseur et relancer la politique des grands chantiers.

Dans les livres d’histoire, 2019 sera évoquée comme l’année du grand tournant pour les Italiennes. Car, avec l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle coalition formée par les démocrates et le parti antisystème des 5 étoiles [M5S], deux femmes ont pris les manettes de deux ministères importants pour la première fois en Italie : d’abord l’ancienne préfète de Milan, Luciana Lamorgese, qui a été chargée de l’Intérieur, et Paola De Micheli, nommée aux Infrastructures et aux Transports. La tâche de cette quasi quin­quagénaire sera très compliquée car elle devra détricoter la politique de son prédécesseur, Danilo Toninelli (M5S), qui a passé les quatorze derniers mois à bloquer les grands chantiers pour conserver l’amitié de l’électorat écologiste dont le soutien est indispensable au Mouvement en chute libre dans les sondages. Dès son arrivée au ministère, Paola De Micheli, qui a pris goût très jeune à la politique, a immédiatement mis le feu aux poudres en parlant de la nécessité de relancer les grands travaux. « Il n’y aura plus aucun obstacle aux chantiers, plus jamais », a déclaré Paola De Micheli. Des propos qui ont immédiatement fait sursauter les membres du M5S qui siègent au gouvernement.

Les grands travaux

Diplômée en sciences politiques à l’université catholique de Milan, Paola De Micheli a pris langue avec la politique à 17 ans en s’inscrivant à la Démocratie chrétienne. La suite de son parcours sera identique à celui de la plupart des jeunes inscrits : elle passe d’abord chez les Populaires, puis les centristes et enfin les démocrates. Elle commence sa carrière chez elle, à Plaisance (Piacenza), une ancienne colonie romaine fondée en 218 av. J-C située en Émilie-Romagne après avoir été élue conseillère municipale. Elle grimpe rapidement les échelons des institutions locales et fait le grand saut en montant à Rome en 2008, après avoir été élue députée à l’Assemblée nationale. Entre-temps, Paola De Micheli a travaillé dans une entreprise spécialisée dans les tomates en conserves et effectué quelques consultations pour le colosse chinois Urumuqi (Xinjiang, en Chine) spécialisé dans les conserves. En 2016, la future ministre décroche une prime en devenant sous-secrétaire d’État au Trésor et s’occupe des jeux de hasard. Cette année-là, elle est aussi nommée commissaire à la reconstruction dans les régions du centre dévastées par les terribles séismes. Un poste « maudit », car Paola De Micheli ne réussira pas à débloquer la reconstruction à cause de la bureaucratie excessive.

Appréciée par les industriels, qui ont chaleureusement salué son arrivée au ministère des Infrastructures et des Transports en se fendant d’une longue lettre publique, Paola De Micheli entretient d’excellentes relations avec la famille Benetton. Un plus pour elle mais un handicap, selon le Mouvement 5étoiles, qui veut la peau du groupe propriétaire d’Autostrade, dans le collimateur du parti antisystème depuis l’effondrement du pont de Gênes dont il assurait la manutention. Cette femme qui a visiblement la bosse des affaires et un carnet d’adresses bien rempli va devoir s’atteler rapidement aux gros dossiers mis de côté par son prédécesseur. À commencer par le Lyon-Turin.

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