Une autoroute pour éviter Lyon ?

A l'issue de cette procédure d'une durée de trois mois et demi, les pouvoirs publics décideront si le projet, en phase d'études préliminaires, doit être poursuivi. Il repose sur la réalisation d'un tronçon 2x2 voies de 50 kilomètres qui se brancherait sur l'autoroute A6 au sud de Villefranche-sur-Saône pour se raccorder sur l'A7 entre Vienne et Chanas. L'exploitation de cette autoroute à péage - dont le coût dépasserait les 12 milliards de francs - serait confiée à un concessionnaire. Son objectif : accueillir les flux de transit afin de réserver le Tunnel sous Fourvière au trafic intra-urbain. Entre 80 000 et 100 000 véhicules empruntent quotidiennement cette infrastructure avec des pointes à 150 000, souligne la Direction régionale de l'Équipement Rhône-Alpes. Pour les opposants au projet réunis au sein de l'Alcaly (alternatives au contournement autoroutier de Lyon), un tel axe ne résoudra en rien les problèmes de congestion. « Le trafic de transit sous Fourvière ne représente que 21 % des flux totaux. Une autoroute permettrait d'en détourner les trois quarts, mais il faudra attendre dix à quinze ans pour sa réalisation avec une croissance annuelle des trafics de 3,5 % » souligne le député RPR Jean Besson. Le député PS et maire de Condrieu, Gabriel Montcharmont, se veut encore plus radical : « le trafic poids lourd double tous les 13 ans et les deux tiers de ces véhicules traversent la France du Sud au Nord. Ce n'est donc pas Lyon qu'il faut éviter, mais la vallée du Rhône tout entière ».