Un accueil mitigé

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« Ni pour, ni contre », le Livre blanc, adopté le 12 septembre dernier par la Commission européenne et définissant les grandes orientations de la politique européenne des transports à horizon 2010, a reçu un accueil plutôt mitigé du côté des représentants des professionnels du secteur.

L'IRU (Union Internationale du transport routier) juge « réaliste » le diagnostic de la Commission qui table sur une hausse de 38 % de la demande de transport de marchandises dans les 10 ans à venir. Elle déplore en revanche que le Livre blanc ne prévoit pas des investissements suffisants en matière d'infrastructures pour faire face à cette croissance. Ce qui pourrait « entraîner une congestion accrue » dont « la protection de l'environnement subirait directement les conséquences ».

La FNTR (Fédération nationale des transports routiers), craint même « de voir s'enclencher un terrible cercle vicieux : croissance inéluctable du trafic donc engorgement inévitable des infrastructures routières donc coût (externe) d'encombrement à la hausse. » Dans sa Lettre du Transport Routier, la fédération française se dit « d'accord pour que le transport routier de marchandises s'acquitte de ses coûts externes » mais à condition que ceux-ci « aient été quasi scientifiquement calculés ». « Il faut ensuite que les fonds récoltés soient utilisés à bon escient : qu'ils servent à financer des infrastructures alternatives, oui, mais pas à couvrir les dysfonctionnements du chemin de fer », précise la FNTR. Un terrain sur lequel elle est rejointe par TLF (fédération des entreprises de transport et de logistique de France) qui, dans son Feuillet Bleu, dit soutenir « une approche environnementaliste de la politique des transports », mais dénonce « toute dérive qui consiste simplement à taxer plus lourdement le transport routier sans encourager des alternatives crédibles. » Or ce dernier qualificatif ne s'applique pas, pour l'heure, au ferroviaire. Le Livre blanc dresse d'ailleurs un « constat particulièrement pertinent » sur la « défaillance » de ce mode, souligne TLF. « Le principe de couverture intégrale des coûts externes ne doit pas être un instrument destiné à transférer des ressources de la route vers le rail », résume l'AUTF (Association des utilisateurs de transports de fret). Laquelle regrette que les propositions contenues dans le Livre blanc « ne soient pas suffisamment concrètes et novatrices » et que les mesures préconisées fassent « trop souvent appel à l'interventionnisme ». L'association française de chargeurs « ne rejette pas a priori le concept de découplage entre la croissance des transports et la croissance économique » qui sous-tend la démarche de la Commission. Une idée que la FTA (Freight Transport Association) estime, elle, « extrêmement ambitieuse » voire irréaliste puisqu'elle « n'a abouti nulle part ailleurs dans le monde ». Cette fédération britannique s'inquiète de voir encore s'alourdir les charges des transporteurs. Elle se félicite toutefois, comme sa consoeur la RHA (Road Haulage Association), de la volonté exprimée dans le Livre blanc d'harmoniser les accises sur le gazole au niveau communautaire. Et pour cause, les Britanniques pâtissent du niveau de taxes sur le carburant le plus élevé d'Europe.

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