Cette semaine devait se dérouler à Vesoul le procès de Gefco, poursuivi pour avoir eu recours à un système illégal de prêt de chauffeurs venus d'Europe de l'Est, employés en France dans des conditions indignes entre 2014 et 2018. Mais, alors que le procès devait démarrer lundi, celui-ci a été renvoyé du 7 au 11 avril 2025, les avocats de Gefco ayant fait valoir une erreur de procédure.
« Une société polonaise et cinq cadres d'entreprises de transport implantées en France, en Pologne ou en Slovaquie comparaissent aux côtés de Gefco pour "exécution en bande organisée d'un travail dissimulé" et "soumission de plusieurs personnes vulnérables à des conditions de travail indignes" » rappelle l’AFP.
C’est en 2021 que cette affaire avait éclatée suite à un signalement de la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement), révélant un système illégal de sous-traitance de main-d’œuvre en cascade qui permettait de contourner la législation française et s’affranchir notamment du paiement des cotisations sociales. 35 chauffeurs slovaques et polonais avaient été découverts en transit dans des conditions très précaires sur une base logistique de Haute-Saône.
Outre l’Urssaf Franche-Comté et cinq anciens salariés, l’OTRE Bourgogne Franche-Comté se sont portés partie civile. La fédération patronale a rappelé dans un communiqué l’importance que revêt cette affaire : « Il s’agit de défendre la profession toute entière et, dans la mesure où les responsabilités seront établies, de voir sanctionner une forme d’esclavage moderne qui a pour conséquence directe, outre la dimension inhumaine, de créer sur notre territoire un dumping social de plus en plus oppressant pour nos chauffeurs, pour nos exploitants comme pour nos entreprises de transport. Il faut que les chargeurs indélicats cessent de jouir d’un sentiment d’impunité ! »
Gefco était détenu en majorité par les chemins de fer russes mais a été racheté en 2022 par l’armateur CMA CGM.