Le dynamisme de l’emploi dans le transport et la logistique s’est poursuivi en 2018. Les chiffres définitifs de l’année, présentés dans l’enquête annuelle de l’OPTL (Observatoire Prospectif des métiers et des qualifications dans les Transports et la Logistique), font état de 24600 créations d’emplois, dont 16500 dans le TRM (+ 4,6 %). Depuis 2013, la branche ne cesse de créer de l’emploi et a ainsi totalisé près de 78800 créations de postes sur les 5 dernières années. La branche, tous secteurs confondus, regroupait, en 2018, 727 146 salariés, soit 3,5 % de plus qu’en 2017 (+ 1,5 % dans le secteur privé en général). Le TRM comptabilise 375789 salariés au 31 décembre 2018, en hausse de 4,6 %. En revanche, le déménagement a perdu des emplois salariés (– 1,9 %). Porté par l’essor du marché des livraisons à domicile, le nombre d’indépendants dans la branche a bondi de 19 % en 2018, et jusqu’à 26 % dans le TRM. Le volume de création de ces établissements a quasiment doublé en un an dans le TRM, une évolution qui s’inscrit dans la croissance du marché des livraisons à domicile. « Mais ce marché qui regroupent notamment des coursiers à vélo ou à scooter, sous un régime de micro-entrepreneur, connaît aussi un fort turn-over », nuance Bruno Lefebvre, président de l’OPTL. En effet, si 39787 établissements avec et sans salariés ont été créés en 2018 dans le TRM, le nombre de défaillances dans le secteur concerne à 80 % des indépendants. En parallèle, le nombre d’intérimaires a également augmenté de 9 % dans le TRM, à 20969 en équivalents temps plein, et 28 % des établissements déclarent avoir recours à l’intérim.
La capacité de renouvellement des effectifs reste un enjeu majeur pour les entreprises du secteur. L’âge moyen des salariés du secteur atteint désormais 44,4 ans. « On perçoit clairement un glissement dans la pyramide des âges, souligne Valérie Castay, chef de projets Études à l’AFT. En 2018, la moitié des salariés ont plus de 45 ans alors qu’en 2008, ils n’étaient qu’un tiers ». Les recrutements restent davantage motivés par la croissance des capacités de production que par le remplacement de départs en retraite qui ne représentent que 10 % des embauches. Plus de la moitié des sociétés ont rencontré des difficultés de recrutement, particulièrement lorsqu’elles cherchent à pourvoir des postes de conduite. Pour combler ces besoins, l’OPTL a relevé une hausse de l’effort de formation dans le secteur, avec davantage de certifications délivrées en 2018. L’AFT a notamment cofinancé plus de 44 000 formations de conducteurs routiers en 2018, contre 39 000 en 2017. Les dispositifs de recrutement par la formation, mis en œuvre et financés par l’OPCO Mobilités, ont par ailleurs été davantage mobilisés par les entreprises. L’OPTL prévoit une progression de 2,7 % du nombre de salariés à fin 2019, pour un effectif total de 746 000. Afin de mieux appréhender l’attractivité du secteur et les besoins des professionnels, une étude a par ailleurs été menée par l’AFT pour estimer les besoins en nouveaux entrants dans la branche en 2020.
Le TRM, qui devrait regrouper 377 335 conducteurs, nécessiterait un besoin global de 30 850 nouvelles recrues, pour combler des postes de renouvellement dans 2/3 des cas. Il faudra ainsi former 5 000 conducteurs PL de plus qu’en 2018, estime l’OPTL.
Dans le cadre de la réforme de la formation professionnelle, le ministère du Travail a publié à l’attention des entreprises un guide pratique regroupant divers contacts et informations. Un ou plusieurs dispositifs de la formation professionnelle peuvent être mobilisés et articulés par l’entreprise. Chacun répond à un cadre légal et réglementaire précis, en termes de conditions d’accès, de statut pendant la formation ou encore de prise en charge. Le guide présente ces nouveaux outils et leurs modalités, notamment dans le cadre du plan de développement des compétences et de la possibilité pour les entreprises d’ouvrir leur propre centre de formation d’apprentis.
Les salariés des raffineries ont décidé de durcir leur mouvement de grève contre la réforme des retraites. Ainsi la CGT a appelé à une cessation massive de travail dans les raffineries, terminaux et dépôts pétroliers du pays, jusqu’au 10 janvier. Dans les Bouches-du-Rhône, aucune livraison de carburant n’a pu être effectuée le 8 janvier. Les transporteurs de matières dangereuses risquent donc d’y perdre en résultat d’exploitation. Le gouvernement se veut rassurant en affirmant qu’il y a peu de risque de pénurie. Mais l’arrêt des livraisons perturbe forcément l’approvisionnement des stations-services. Reste à savoir jusqu’à quand se poursuivra l’absence d’accord entre les partenaires sociaux…