Certains clients du réseau monocolis ont été avertis mi-décembre qu'à partir du 10 janvier 2002, DPD France cesserait «définitivement de prendre en charge leurs colis». La Poste annonce pourtant son intention de conserver quelque activité de livraisons de colis inter-entreprises au sein de sa filiale Chronopost. Laquelle devrait également accueillir une partie des 300 salariés et des sous-traitants de l'opérateur monocolis. Le groupe public, qui avait acquis 67% de DPD France pour 21,3 ME (140 MF) en juin 2000, s'apprête à se retourner contre certains vendeurs restés actionnaires minoritaires de la société. La fermeture de ce réseau de franchise ne constituerait selon le quotidien Les Échos que la première de «lourdes opérations de restructuration et réorganisation (...) qui pèseront surtout sur l'exercice 2002». Un tel «assainissement» s'avérerait nécessaire au regard des résultats financiers de l'entreprise. Après 3 ans de très forte croissance externe, Geopost (holding regroupant les filiales et participations de La Poste dans le colis et la logistique) accuserait une perte d'exploitation de 91,5 millions d'euros (pour un chiffre d'affaires de 3 MdE) dont 22 ME imputés à DPD France. Sa dette atteindrait quelque 1,13 MdE et serait, selon Les Échos, essentiellement financée par des avances en comptes courants de la maison mère. Or, les bénéfices de cette dernière sont en chute libre : 119 ME en 2000, environ 85 ME attendus en 2001 et seulement quelque 15 ME prévus au budget 2002 (pour un CA de 15,3 MdE). Ce qui ne manquera pas d'aggraver l'endémique manque de fonds propres dont souffre La Poste. Pour y remédier, la cession d'actifs immobiliers serait envisagée. Le groupe public aurait aussi réclamé un soutien financier à son ministère de tutelle. Il demanderait également - auprès du ministère des Finances cette fois - à bénéficier des aides liées à la mise en oeuvre de la réduction du temps de travail. Une manne (qui pourrait être de l'ordre de 130 ME) dont La Poste n'avait pu profiter jusqu'alors, faute de réaliser au moins la moitié de ses activités sur des marchés ouverts à la concurrence. C'est chose faite aujourd'hui puisqu'elle y réalise 55% de son CA consolidé.
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