« Si l’écotaxe est mise en place, ce sont les consommateurs qui en paieront le prix »

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Laurent Guoli est le nouveau président de l’Observatoire Régional Transports & Logistique du Grand Est (ORT&L). Ce fils et petit-fils de transporteurs a dirigé l’entreprise Specilor, filiale du groupe Brun, spécialisée dans le transport routier de marchandises dangereuses. À 64 ans, celui qui est également co-président de l’Union TLF pour l’Est de la France entend bien se consacrer aux objectifs de l’ORT&L.

Quel bilan de l’année 2023 de l’ORT&L dressez-vous ?

En 2023, nous avons organisé des ateliers dans cinq villes, qui ont rassemblé à chaque fois une cinquantaine de participants. Ces ateliers de réflexion portaient sur plusieurs thématiques et ils ont permis de faire émerger six axes stratégiques que nous ambitionnons de mettre en œuvre dans les 10 ans à venir. Nous souhaitons consolider et partager les connaissances (lancement d’un observatoire d’immobilier logistique, actualiser et renforcer nos actions), sensibiliser aux enjeux de la logistique et des métiers (amplifier les actions pour présenter et valoriser nos métiers, informer les collectivités locales aux enjeux logistiques…), développer des lieux d’échange et de partage d’expériences entre les acteurs, piloter et coordonner les évolutions logistiques dans les territoires (travailler à lever les obstacles au développement du ferroviaire, intégrer les enjeux logistiques dans les documents d’urbanisme, intensifier les études territoriales…), développer les capacités de services rendus des infrastructures pour répondre aux besoins et enfin accompagner le verdissement des chaînes logistiques. Parmi ces axes, certains sont déjà un peu avancés grâce à des outils déjà existants.

Quels sont vos projets avec l’ORT&L ?

Nous organisons par exemple des rencontres pour informer les gens sur la transition écologique. L’idée est de faire point sur ce qui existe, les limites de chaque option et que chacun puisse partager ses expériences. Par exemple, j’étais intervenu par le passé pour témoigner de notre expérience avec le GNL, avec lequel nous avons connu des débuts laborieux, avant que le maillage de stations ne se mette en place environ deux ans plus tard. Notre calendrier d’actions pour 2024 et 2025 s’enrichira cet été.

Hors de l’ORTL&L, quels sont les dossiers dans la région Grand Est ?

Les grands enjeux, ce sont deux taxes qui vont être mises en place. La taxe de la CEA (collectivité européenne d’Alsace, NDLR) ou « R-pass », qui doit financer l’entretien des infrastructures routières. À première vue, nous avons réussi à faire entendre de ne pas toucher à certains réseaux. L’axe nord-sud RN83 et A35 devrait, on le pense, être taxé, ce qui permettrait de toucher environ 80% de camions étrangers. Cela représente aussi pas mal de transporteurs alsaciens mais ce serait moins impactant que de taxer les capillaires, des Vosges vers l’Alsace, sur lesquels circulent énormément d’acteurs régionaux. Et puis il y a aussi l’écotaxe, qui concernera la Lorraine, la Champagne, la Meuse sur l’A31, l’A30 (la portion de la frontière du Luxembourg à l’A31), la RN4, la RN44, la RN52. Cette taxation prévue des axes Nancy-Metz, qui concentre 70 à 80% de trafic régional, va poser de gros soucis. De toutes façons, si elle est mise en place, nous devrons la payer mais ce sont les consommateurs qui en paieront le prix.

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