Ils bénéficient d'une période d'observation de 6 mois. « Nous nous sommes déclarés en cessation de paiement à la fin du mois de mai », indique Anne Sciacqua. La gérante de l'entreprise (55 salariés et 50 véhicules moteurs) en conserve la direction effective même si Sciacqua Frères est désormais sous la tutelle d'un administrateur judiciaire.
L'application de la réduction du temps de travail au 1er juillet 2000 a entraîné une augmentation du coût social de 12 %, ainsi qu'une diminution du nombre de kilomètres effectués donc de la productivité. Cette réglementation a été d'autant plus difficile à mettre en place que l'entreprise, créée en 1959, a trop longtemps fonctionné «à l'ancienne». Sciacqua Frères a aussi dû supporter la progression des coûts des postes gazole, lavage, péages et charges financières. Mais surtout, elle pâtit des multiples crises qu'a traversées le secteur agro-alimentaire et des périodes de sous-activité qui en ont découlé.
Résultat : une perte financière de 3,5 millions de francs, pour un chiffre d'affaires de 52 MF en 2000 (exercice courant sur 15 mois). Ni les revalorisations tarifaires (7 % en 2000 et 5 % au 1er janvier 2001), ni le plan social mis en place en début d'année (20 emplois supprimés) n'ont permis de maintenir la rentabilité de l'entreprise et d'éviter le dépôt de bilan. Aujourd'hui, pour sauvegarder son activité et retrouver une productivité suffisante, Sciacqua Frères doit notamment réduire les dépenses. « Nous avons besoin de temps pour modifier l'organisation interne », explique Anne Sciacqua. Ce qui passe par une meilleure gestion des heures des conducteurs, des positions des véhicules, des temps d'attente et de chargement... « Mais, nous ne pourrons pas faire face seuls, constate Anne Sciacqua. Nous avons deux solutions, soit trouver un repreneur, soit proposer un plan de continuation. Même dans le second cas, nous aurons besoin d'un partenaire ».