André Lebrun. Nous sommes en phase avec notre plan de marche. Le réseau XP a souffert d'avoir été constitué par empilage. Nous nous sommes efforcés de le rationaliser. En juin 2001, les fonctions relevant du siège, auparavant réparties sur 3 sites, ont été regroupées. Ce qui a permis de diviser les frais par deux. Parallèlement, nous avons entrepris une restructuration plus profonde. Le projet a été soumis aux salariés entre septembre et décembre 2001. Au terme de cette étape, les plans sociaux ont fait l'objet d'un avis favorable dans chacune des trois sociétés du groupe (XP France, XP Ile-de-France et XP Province). Ils prévoyaient 330 suppressions de postes. Mis en oeuvre depuis début 2002, ils sont aujourd'hui quasiment réalisés : de 1 555 personnes fin juin 2001, l'effectif est déjà tombé à 1 345 salariés. Tout s'est passé sans mouvements sociaux significatifs. XP a ainsi été en mesure d'assurer continuité et qualité de service et de garder la confiance de ses clients.
André Lebrun. Le réseau s'appuie aujourd'hui sur 33 agences dont 5 en région parisienne, 26 en province et 2 structures dédiées à la messagerie et à l'affrètement international. Cinq sites ont été fermés : Nancy, Strasbourg, Mulhouse, Saint-Étienne et un en Ile-de-France. Dans les zones où nous ne sommes plus, nous avons conclu des accords de partenariat avec des correspondants. Nous travaillons par exemple avec Heppner à l'Est et avec K Trans à Saint-Étienne. Nous restons très fortement implantés en région parisienne et dans le Grand Ouest (Bretagne, Pays de Loire, Vendée). Nous sommes également présents dans le Sud-Est, le Languedoc-Roussillon ainsi qu'à Lille, Rouen, Dijon, Bordeaux, Toulouse, Dax et Orléans. Ce solide ancrage régional constitue l'un des points forts d'XP. En revanche, nous ne disposons pas d'une réelle couverture nationale. Pour compléter le réseau, nous pourrions donc être attentifs prochainement à des opportunités de croissance.
André Lebrun. Notre bilan est sain et nous disposons d'une réelle capacité financière. Nous sommes propriétaires d'une dizaine de sites. Grâce à la recapitalisation réalisée lors du changement d'actionnaires, XP n'a pas de dettes. Sa trésorerie est positive d'une dizaine de millions d'euros. Toutefois, avant de se lancer dans une politique de croissance, la priorité est de revenir à l'équilibre d'exploitation. Ce qui devrait être chose faite au plus tard à fin 2002. Nous ressentons déjà une amélioration sensible. En 2000, le déficit était de l'ordre de 14 M€. En 2001, les pertes s'élevaient à 11 M€ (sachant que les coûts de restructuration ont été provisionnés sur cet exercice) pour un chiffre d'affaires de 154 M€. Cette année, ce volume d'activités devrait rester stable et se situer entre 155 et 160 M€ puisque nous n'avons prévu aucun développement et que l'activité est plutôt molle.
André Lebrun. Caravelle détient 40 % du capital et trois autres actionnaires importants figurent au tour de table. Nous avons opté pour une structure réduite à la tête de XP afin que la chaîne de décision soit courte. Je suis P-dg de l'entreprise et je travaille actuellement avec deux directeurs délégués : Michel Ohalessian en charge des questions d'ordre administratif et Eric Lefranc qui chapeaute l'exploitation. Aucun de nous ne vient du secteur du transport. Nous serons bientôt rejoints par un directeur commercial qui est en phase de recrutement. Trois directeurs régionaux viennent compléter cet organigramme. La région parisienne relève directement de Eric Lefranc mais le Grand Ouest et le Sud ont respectivement été confiés à Patrice Rebours et Claude Rembaud, issus du réseau XP où ils étaient responsables d'agences. Notre pari est de réussir l'amalgame entre des professionnels métiers et des personnes qui ont su monter des redressements d'entreprises sur d'autres créneaux.
André Lebrun. C'est un secteur qui n'a malheureusement engagé que récemment une approche raisonnable en vue d'une tarification correcte. La messagerie n'est pas un service de confort mais un service essentiel pour les clients. Il est donc légitime que cette prestation soit correctement et complètement rémunérée.
Métier de service oblige, c'est sur la confiance qu'elle inspire qu'une entreprise de messagerie fait la différence. XP a acquis cette image de sérieux qui lui a permis de conserver sa place sur le marché. Notre ambition est d'en faire un acteur fort dans le jeu qui va se dérouler dans les années qui viennent.
- 154 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2001
- 11 millions d'euros de pertes d'exploitation en 2001
- 33 agences
- 1 345 salariés
- 550 véhicules moteur (dont 130 tracteurs, 300 porteurs, 120 camionnettes) et 400 remorques.
- 1995 : naissance de TNT France, une structure issue de la fusion des entreprises régionales rachetées successivement par l'intégrateur australien TNT : Chronoservice (en 1992), Le Caër & Larcher (1993), AGT (1995).
- 1996 : le groupe TNT est repris par KPN, la poste néerlandaise privatisée. Les activités transport et logistique seront intégrées au sein d'une branche baptisée d'abord TNT Post Group puis TPG (en 2001).
- Octobre 1998 : TNT France rachète le messager francilien Broos-Fouya. Son chiffre d'affaires atteint alors le milliard de francs.
- Décembre 2000 : TNT France change de nom et devient XP France. Parallèlement, le réseau est structuré en deux sociétés XP Ile-de-France et XP Province.
- Juin 2001 : TPG cède XP France à un pool d'investisseurs menés par Caravelle.