Réouverture sous haute tension

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C'est finalement dans la nuit du 25 au 26 juin que les premiers convois de poids lourds ont à nouveau pu emprunter le Tunnel du Mont-Blanc. Après trois ans de fermeture et une journée de blocage organisée par les opposants à leur retour dans la vallée. Etat des lieux.

Les poids lourds de plus de 19 t auront dû attendre une journée supplémentaire pour franchir les Alpes via le tunnel du Mont- Blanc après la réouverture officielle le 25 juin à 0 heure. C'est au cours de la nuit suivante, vers 2 heures, que deux convois escortés par les forces de l'ordre ont en effet pu emprunter, chacun dans un sens, l'ouvrage alpin. Peu de temps après que les derniers manifestants aient été dispersés à coups de gaz lacrymogènes. Environ 200 opposants au retour du trafic lourd dans la vallée maintenaient en effet leur blocus côté français. De modestes troupes au regard des 1 800 participants (selon la gendarmerie) au mouvement de protestation entamé le mardi matin à l'appel de l'Association pour le Respect du Site du Mont-Blanc. Leurs homologues italiens - une centaine - avaient, eux, levé leurs barrages - quelques bottes de paille - avant même la tombée de la nuit. Comme prévu, leur présence s'est révélée bien inférieure à celle des manifestants français. Des jets de pierre ont accompagné le passage, symbolique, des premiers convois constitué de deux poids lourds hollandais vers l'Italie et cinq (immatriculés en Belgique, Italie, Pays-Bas et France) à destination de l'Hexagone. Les transporteurs nationaux ayant visiblement évité de jeter de l'huile sur le feu. Reste désormais la menace d'actions de petits groupes anti-camions : « si les routiers savent qu'ils risquent d'être interceptés, bloqués plusieurs heures lorsqu'ils passent ici, ils seront dégoûtés et ne reviendront plus », espère un manifestant.

Un retour en masse des poids lourds dans le tunnel n'est, de toute façon, pas attendu dans l'immédiat. D'une part, la route d'accès à Chamonix est réduite à une chaussée bidirectionnelle, en raison de la construction de deux échangeurs. Un chantier prévu sur trois ans... D'autre part, les conditions d'utilisation de l'infrastructure (alternat, limitation de vitesse à 70 km/h, interdistances de 150 mètres) pourraient dissuader nombre de professionnels. Le dispositif de circulation alternée, qui devrait être réexaminé en septembre, fonctionne par tranche d'une heure dans chaque sens. A titre indicatif, dans le sens France-Italie, le tunnel est ouvert toutes les deux heures à partir de 0 h 30 - et jusqu'à 22 h 30 - pour une durée de quarante minutes. Sur l'axe Italie-France, la première ouverture s'effectue à 1 h 25 et la dernière à 23h25. Préalablement à leur passage, les conducteurs doivent attendre sur les aires de régulation, d'une capacité de 120 places, d'obtenir la contremarque certifiant leur contrôle (gabarit, pollution, matières dangereuses). L'aire de Passy-Le-Fayet est ouverte pendant 20 minutes toutes les deux heures à partir de minuit et celle d'Aoste à compter de 0 h25. « Ces horaires pourront varier de 5 à 10 minutes afin d'assurer la fluidité du trafic » précise toutefois le GEIE TMB, groupement franco-italien d'exploitation du tunnel.

La Maurienne se manifeste.

Bien que l'accord franco-italien du 5 avril table sur un trafic réparti à 65 % pour le Fréjus et 35 % pour le Mont-Blanc, les autorités s'attendent plutôt à une limitation à 20 % des flux passant par Chamonix. Une crainte qui ravive le mécontentement des élus et écologistes de la Maurienne. Environ 1 500 manifestants ont bloqué pendant trois heures la barrière de péage sur l'autoroute A 43 le 25 juin afin de demander un rééquilibrage des passages entre les deux tunnels alpins. Un équilibre que le Gouvernement espère notamment favoriser par le jeu tarifaire avec un alignement des péages au Fréjus, pour les véhicules de classe 4, sur ceux pratiqués au Mont-Blanc.

DERNIÈRE ÉTAPE DU CALENDRIER
Tous les véhicules acceptés sauf...

Le 25 juin a constitué la dernière étape du calendrier de réouverture du Mont-Blanc au trafic : 9 mars pour les voitures, 8 avril pour les moins de 19 tonnes, 13 mai pour les plus de 19 tonnes (sauf plus de 4 essieux, trains routiers et trains doubles). Demeurent soumis à autorisation préalable de l'exploitant : les transports exceptionnels ; les véhicules dont la hauteur est comprise entre 4,05 et 4,70 mètres ; ceux excédant 2,55 mètres de largeur ; les véhicules isolés de plus de 12 mètres ou ensembles routiers de plus 18,75 mètres de long (chargement compris). L'ouvrage reste interdit aux véhicules de plus de 4,70 m de hauteur, ceux classés Euro 0 (sauf si le conducteur démontre que son poids lourd mis en circulation avant le 1er octobre 1993 répond à des normes équivalentes Euro 1), ceux qui transportent des matières dangereuses (excepté les produits emballés en quantités limitées relevant du paragraphe 1.1.3.4.2 de l'ADR 2001) et du carburant en plus des réservoirs fixes.

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