A l'origine de ce regain d'intérêt pour une augmentation du poids total autorisé en charge des véhicules : un débat organisé par TLF Ouest, le 21 juin dernier, dans le cadre de sa Journée professionnelle annuelle. « Les arguments qui plaident en faveur des 44 tonnes sont aujourd'hui plus nombreux que jamais », a expliqué Marcel Garnier, P-dg des Transports Marcel Garnier (22), à cette occasion. Pour ce spécialiste du transport de vrac solide, « un fret souvent pauvre dont l'acheminement est payé à la tonne », le gain de 4 tonnes de PTAC offrirait « un véritable bol d'air ». Il profiterait plus généralement à toutes les entreprises du secteur qui « souffrent d'une pénurie de conducteurs et réalisent des marges ridicules de l'ordre de 2 à 3 % ». On estime en effet que les 44 tonnes permettraient d'améliorer la productivité des véhicules de 12 à 15 %. Mais les arguments invoqués en faveur de cette augmentation du PTAC dépasse aujourd'hui les stricts intérêts sectoriels. Mettre plus de marchandises dans un véhicule réduirait aussi le nombre de camions sur les routes. Ce qui réglerait du même coup le problème du manque d'infrastructures face à l'accroissement attendu des trafics de fret tout en en limitant les impacts négatifs sur l'environnement. Aux yeux de TLF, de tels enjeux hissent le dossier 44 tonnes au rang de priorité d'intérêt national susceptible de sensibiliser écologistes et pouvoirs publics. Lesquels étaient représentés le 21 juin par Anne Gellé, présidente de la commission Transport des Verts, et Bernard Fournier, sous-directeur des transports terrestres. Ils ont tous les deux rejeté l'idée d'un passage aux 44 tonnes. Tout en regrettant les « insuffisances de la SNCF » en matière de transport de marchandises et en assurant que son parti ne veut pas faire de la route un bouc émissaire, Anne Gellé a notamment argué qu'un PTAC de 44 tonnes ne garantirait pas « moins de camions sur les routes » mais qu'un « poids plus lourd engendrerait une usure plus importante des infrastructures et par conséquent des frais d'entretien plus élevés ». Elle a en outre rappelé l'attachement des Verts au transport combiné de caisses mobiles. Une activité dont le développement a été encouragé grâce à un PTAC dérogatoire de... 44 tonnes. Une faveur que TLF réclame, depuis longtemps, pour le pré et post acheminement routier de conteneurs maritimes. « Le projet est prêt depuis des années mais se heurte à la résistance de la SNCF », avoue Bernard Fournier. Ce dernier doute, en revanche, qu'une telle augmentation du PTAC soit généralisée à tous types de trafics. « La France qui prône l'harmonisation européenne sur nombre de dossiers ne peut pas prendre une initiative isolée. Elle ne passera aux 44 tonnes que dans le cadre d'une démarche communautaire. Ce qui signifie 44 tonnes sur 6 essieux. Une configuration que les transporteurs français et les constructeurs - attachés aux 5 essieux - avaient rejetée lors des derniers débats sur le PTAC », rappelle-t-il.
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Réouverture du dossier «44 tonnes»
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